Algérie

Washington, Paris et Moscou unanimes: La transition doit être gérée par le peuple algérien



? Les grandes capitales mondiales ont promptement réagi à la démission de Bouteflika, estimant que c'est au peuple algérien de gérer la transition. Une position partagée par les Etats-Unis d'Amérique, la France et la Russie après la décision de Bouteflika de mettre fin à son mandat, en qualité de président de la République. Dans une déclaration à la presse, le porte-parole adjoint du département d'Etat américain, Robert Palladino, a déclaré que c'est au peuple algérien de décider comment mener la transition. Invité lors d'un point de presse à commenter l'annonce de la démission du Président Bouteflika, il a répondu ne pas avoir une réaction spécifique à faire sinon «que les Etats-Unis s'interrogent sur comment mener cette transition et c'est au peuple algérien de décider » comment l'opérer. La diplomatie américaine s'était déjà exprimée sur la contestation populaire en Algérie et le département d'Etat avait déclaré, la semaine dernière, qu'il appartenait au peuple algérien de dire comme mener la transition, précisant que Washington respectait le droit des Algériens d'exprimer leurs points de vue. Le département de Mike Pompeo avait tenu à saluer « l'engagement du gouvernement à garantir la sécurité des manifestants ». De son côté, Paris n'a pas tardé à réagir à la nouvelle de la démission de Bouteflika, évoquant « une page importante de l'histoire de l'Algérie qui se tourne». Dans un communiqué publié par le Quai d'Orsay, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a espéré que «cette transition démocratique» serait poursuivie « dans un esprit de calme et de responsabilité ». La même source rappelle l'attitude « pacifique » d'une mobilisation populaire « déterminée à faire entendre sa voix ». Pour rappel, Paris s'était prononcée, une nouvelle fois, fin mars, sur les manifestations, en Algérie, en estimant qu'il était temps de réaliser la transition. Tout en saluant « le civisme remarquable » du peuple algérien qui manifeste depuis six vendredis, demandant la fin du système au pouvoir, Jean-Yves Le Drian avait déclaré, à New York que la transition « maintenant s'impose » et qu'elle « puisse se dérouler dans les meilleures conditions». Rappelant sa confiance au peuple, il affirme que « l'Algérie doit être maîtresse de son destin ». Pour sa part, Moscou a appelé à une transition sans « ingérence de pays tiers ». Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré à la presse que la Russie espère « que, quoiqu'il arrive, les processus internes qui se déroulent dans ce pays et qui relèvent, exclusivement, des affaires intérieures de l'Algérie se dérouleront, sans ingérence de pays tiers ». Moscou espère, également, que la transition à venir n'impactera pas négativement « sur le caractère amical de nos relations bilatérales ». Lors de la tournée internationale de Lamamra, l'éphémère vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères du gouvernement post-Ouyahia avait fait escale à Moscou où il a rencontré le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov. Ce dernier avait affirmé que « c'est au peuple algérien de décider de son destin en s'appuyant sur les décisions de son gouvernement, de sa constitution et des lois internationales».


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