Algérie

Washington et Islamabad veulent «rétablir la confiance»


Ils ont également promis que les deux pays travailleront désormais «ensemble» en cas d'action contre toute «cible de première importance» au Pakistan. «Nous sommes des partenaires stratégiques avec un ennemi commun», a déclaré le président démocrate de la commission des Affaires étrangères du Sénat américain, se prévalant du «soutien» de Barack Obama pour une visite qui avait pour but de «reconstruire la confiance». A ce titre, il a assuré que la secrétaire d'Etat Hillary Clinton annoncera «bientôt» une visite à  Islamabad. John Kerry a déclaré avoir délivré ce message d'abord au chef de l'armée pakistanaise, le général Ashfaq Kayani, dès son arrivée dimanche soir à  Islamabad, puis hier au président Asif Ali Zardari et au Premier ministre Raza Yousuf Gilani. Il est le premier haut responsable américain à  se rendre au Pakistan depuis qu'un commando américain héliporté a tué le chef d'Al Qaîda le 2 mai à  Abbottabad, ville-garnison du nord.
Cette attaque, «clandestine», selon Islamabad, a provoqué un vif émoi au sein d'une population très majoritairement anti-américaine, non pas pour la mort de Ben Laden, qui a déclenché très peu de protestations, mais pour la «violation de la souveraineté» du Pakistan. De leur côté, de très hauts responsables et des élus américains ont accusé les autorités pakistanaises au mieux d'incompétence, au pire de complicité en soulignant le fait que le chef d'Al Qaîda a pu se cacher des années durant dans une ville qui abrite quelque 10 000 militaires à  deux heures de route au nord de la capitale. Depuis le raid, Washington et Islamabad, son allié-clé dans sa «guerre contre le terrorisme» depuis fin 2001, rivalisent verbalement pour menacer l'un de couper les fonds impressionnants qu'il donne au Pakistan depuis fin 2001, l'autre de revoir sa coopération en matière de renseignement dans la guerre contre le terrorisme. Dans un communiqué, Yousuf Gilani a souligné «l'impératif d'une confiance mutuelle, d'un intérêt mutuel et du respect de la souveraineté du Pakistan pour renforcer le consensus national sur la guerre contre le terrorisme». «C'est l'intérêt pressant du Pakistan et des Etats-Unis de reconstruire la confiance entre leurs gouvernements et leurs institutions» pour restaurer la paix dans la région, a conclu le chef du gouvernement pakistanais. La CIA, qui menait l'opération-commando, a assuré qu'elle n'a pas   averti les autorités pakistanaises de peur de «fuites». De son côté, le Pakistan a haussé le ton contre les «violations» répétées de son territoire.     
Avant la mort de Ben Laden, Washington a toujours loué les efforts d'Islamabad dans la lutte contre Al Qaîda, mais estimait que l'armée ne faisait pas assez d'efforts contre les talibans afghans dans leurs bases arrières au Pakistan. «Il a été convenu que les deux pays travailleront ensemble pour toute future action contre des cibles de haute importance au Pakistan», est-il relevé dans un communiqué commun de MM. Kerry et Gilani. «Nos deux pays ont sacrifié trop de leurs concitoyens et de leurs soldats dans le combat» contre le terrorisme islamiste, a conclu John Kerry.     
 
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