Algérie

Walis : ambition et déception



Le tout dernier mouvement leur aurait été un véritable calvaire. Ils étaient tous sous le feu ardent des braises d'une attente interminable. Un après-midi d'éternité. Les minutes s'égrenaient comme au poids de plomb peinant à atteindre la chapelle du 20 heures. Une liste est annoncée et non dévoilée. L'attente lourde et lente, n'a en bout qu'un seul résultat. Partir ailleurs, rester ou partir tout court. Le temps n'est plus à compter mais à vivre terriblement. L'on peut dire que c'est presque, là une première où la rumeur n'a pu faire fureur comme par le passé. L'Internet, les journaux électroniques, les chaines de TV privées donnaient alors l'information avant que l'APS ne diffuse son communiqué. Fallait alléger la souffrance de ces c?urs aux yeux scrupuleusement fixés au cathodique à 20H pile.Si le mouvement des Walis ou d'autres hauts fonctionnaires est une rotation usuelle de la Fonction publique et gouvernementale, le choix des noms à embusquer, l'argument des maintiens et la raison de ceux à débusquer demeurent une équation difficile à défaire. Les critères sont toujours variables. Ils ne s'appliqueraient pas uniformément. Les conditions initialement favorables de nomination ne peuvent survivre parfois aux conditions défavorables entraînant l'éviction. Le coefficient d'utilité, le lien de proximité, la circonstance ne sont également pas tous en bonne adéquation. Il suffit souvent d'un jet de regard à un souvenir pour que le rappel ait lieu. C'est le changement à un niveau qui provoque le changement à un autre et ainsi de suite. Presque la théorie des dominos. Ce mouvement vient d'intervenir à quelques jours de l'installation du nouveau ministre de l'intérieur. Y a-t-il sa touche '
Si ce changement les touche personnellement, quel effet cependant va-t-il imprimer sur la gestion des territoires ' L'on a vu, en fait de projets ; des Walis faire fi de ceux entamés par leurs prédécesseurs. Au moment où certains plus impliqués dans la continuité du service en font une reprise prioritaire. D'autres croient récréer la cité dans laquelle ils sont nouvellement affectés. Si comme rien n'a été fait avant leur arrivée. L'Etat ne s'arrête pas à une mutation. Encore moins ses missions. Le bon wali c'est celui qui arrive à sa nouvelle wilaya avec un répertoire vierge, sans son humeur personnelle ni ses tics habituels. Il doit se fondre innocent, dans la mouvance de son gouvernorat.
Il n'y a pas de paramétrage dans la nomination d'un tel ou le remerciement de l'autre. C'est le pouvoir discrétionnaire qui décide de leur destin. Il n'a pas à accompagner l'ambition ni chercher à semer la déception pour fin de mission. Souverain certes, la « démocratie participative » doit l'être aussi. Car les populations respectives via le virtuel sont rentrées pleinement dans l'évaluation de leurs walis. Qu'elle soit subjective ; celle-ci n'enlève en rien d'une partie de la réalité vécue. Une population littorale qui crie son assoupissement s'est conclue par un maintien. Une autre de l'intérieur ; c'est l'inverse.
En l'état des choses, des exigences sociales, des contraintes nationales ; tous ces walis, les uns stagiaires, les autres intérimaires mais tous ne sont que sursitaires. Ceci est la rançon de l'ambition qui finira dans les affres de la déception.


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