Lors de son procès qui a eu lieu le 21 décembre 2020, le parquet a requis 5 ans de prison ferme assortie d'une amende de 500 000 DA.Il incarne, malgré lui, la figure de ces nombreux jeunes qui ont fait de la parodie et de la moquerie sur les réseaux sociaux un moyen de contestation. Il se moque autant des responsables à tous les niveaux que des bigots. Placé en détention provisoire depuis le 27 avril passé après son arrestation et condamné le 3 janvier par le tribunal de Sétif à une peine de 3 ans de prison ferme, assortie d'une amende de 500 000 DA, l'activiste Walid Kechida, 25 ans, fondateur de la page facebook "Hirak mèmes" où il publiait régulièrement des images détournées de façon humoristique pour exprimer ses opinions, comparaîtra aujourd'hui devant la cour de justice de Sétif à la suite de l'appel interjeté par le collectif des avocats de la défense.
Il sera rejugé pour "atteinte à corps constitués", "outrage et offense au président de le République", "atteinte aux agents de la force publique dans l'exercice de leurs fonctions" et "atteinte aux préceptes de l'islam", conformément aux articles 144, 144 bis, 144 bis 2 et 146 du code pénal, selon un des représentants du collectif d'avocats de la défense, Me Fouad Betka contacté par Liberté.
Pour Me Betka, la sentence prononcée au début du mois en cours est très lourde et a choqué l'opinion publique et le collectif des avocats qui défend les hirakistes détenus à travers plusieurs wilayas du pays. Malgré la sévérité de la sentence, notre interlocuteur demeure optimiste. Il a réitéré, dans ce cadre, la confiance de la défense dans le système judiciaire et dans les juges qui examineront une nouvelle fois le dossier de l'affaire Walid Kechida, tout en indiquant que ses avocats sont très optimistes et espèrent que leur client sera innocenté aujourd'hui. "Nous ne commentons pas la décision de la justice, mais nous rappelons que notre client a été fidèle au Hirak populaire depuis le début et jusqu'au jour où il a été interpellé.
Nous pensons que cette affaire est une affaire d'opinion. Notre client n'a fait qu'exprimer ses opinions dans des affaires politiques et culturelles. Il a toujours exprimé ses opinions dans des affaires qu'il voyait contradictoires et en aucun cas, il n'avait l'intention de nuire à la religion", a assuré Me Betka. Il ne manque pas de préciser : "En ce qui concerne l'accusation d'atteinte aux préceptes de l'islam, Walid a indiqué devant le juge qu'il est musulman et que ses publications concernaient les pratiques de certains de ses concitoyens."
De son côté, Athmane Bensid, secrétaire national chargé de l'éducation au RCD et président du bureau régional du parti à Sétif, considère l'affaire de l'activiste Kechida, dont la mère vit une tragédie sociale ? c'est son unique enfant ?, comme une affaire relevant de l'expression d'une opinion publique et de droits de l'Homme, et sa détention depuis plus de huit mois a suscité une solidarité sans précédent de la part de plusieurs parties.
"Je pense que cette affaire peut être vue comme une affaire humaine pouvant être le socle pour le renforcement de la solidarité nationale. Les organisations des droits de l'Homme considèrent que les ?mèmes' pour lesquels a été jugé le jeune blogueur relèvent de la création artistique sur lesquels on doit fermer l'?il.
À cet effet, nous interpellons la justice pour traiter cette affaire d'un côté humain car cela n'a causé de préjudice pour aucune partie", estime Athmane Bensid. Rappelons que lors de son procès, qui a eu lieu le 21 décembre 2020, après un report le 14 décembre 2020, le parquet a requis 5 ans de prison ferme assortie d'une amende de 500 000 DA.
FAOUZI SENOUSSAOUI
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 24/01/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Faouzi SENOUSSAOUI
Source : www.liberte-algerie.com