Waada riche en couleurs ce jeudi

Sidi Safi perpétue la tradition Des salves du baroud d’honneur annoncent le début des festivités de la waada de Sidi Safi, le saint patron de Beni-Saf. Une fête ancestrale qui a été commémorée jeudi dernier, dans un climat de joie et de convivialité fraternelle... Nous sommes, à l’occasion de cette cérémonie populaire, une centaine de convives, ce matin, à Sidi-Safi, dans la maison des parents du jeune Bensafi Mohamed Habib, président de l’association de la Cavalerie «Rijal El Bled». Il est 13 heures lorsqu’une troupe folklorique de Dara Essaff, arrive pour fêter dans la pure tradition une «Dara» et du «Aloui»: une part belle du patrimoine mais aussi un spectacle qui «en valait largement le déplacement», comme le dit mon compagnon de route qui a eu droit à une palette culturelle riche en couleurs.  Une série de spectacle merveilleusement exécutée par les membres de cette troupe qui a donné plus d’entrain à cet événement qui se perpétue au fil des ans, des âges et des siècles. Une troupe qui a donné plus d’ambiance avec ses danses ancestrales, dévoilant une bonne partie du patrimoine pour le plus grand bonheur des invités. Mais ce qui attire l’attention à l’intérieur de la maison, c’est cette vielle photo accrochée au mur. C’est celle de Bensafi Hadj Beknadil, grand-père de Bensafi Mohamed habib. Il est le 4ème du nom de la lignée des enfants de Sidi Safi, comme le dit Brahim Safi Nasrédine, également membre de cette association, qui nous retrace la vie de cheïkh Sidi-Safi, de son vrai prénom Ahmed, un homme pieux qui s’en est jamais départi de sa voie religieuse grâce à son savoir religieux. Un homme, explique-t-il, qui est issu de la famille des Hachem (Mascara) et qui s’est installé avec sa cavalerie en 1792 à Béni-saf (anciennement Oulhaça Chéraga) et à quelques bornes du nouveau village érigé en la mémoire de l’Emir Abdelkader qui est passé par là! Historiens et hommes de culture ont beaucoup à découvrir comme trésor d’histoires dans cette région qui a apporté énormément à notre pays, avec ces vaillants cavaliers, défenseurs de l’identité nationale. Des cavaliers qui faisaient partie des troupes de l’Emir, qui ont opposé des années durant une farouche résistance contre toutes les adversités et notamment les troupes de Bugeaud. Toutes ces histoires sont sauvegardés par la population locale, de génération en génération, malgré les vicissitudes de l’histoire! A l’extérieur, l’ambiance est toute particulière avec ses tentes dressées pour accueillir les invités mais aussi pour vendre les confiseries pour faire la joie, celle des enfants. Et tous majestueux les chevaux qui broutaient tranquillement l’avoine dominaient de leurs hauteurs et leurs couleurs les paysages, en cette journée caniculaire. Le temps d’un instant de repos avant de reprendre du service, celle de la fantasia, celle attendue de tous. Il est 15 heures 30 minutes, les cavaliers mettent le pied à l’étrier. Ils s’acheminent tout droit vers le terrain de course de la fantasia. C’est leur tour de faire une présentation de spectacles de la cavalerie. Le spectacle est magnifique. Mais le plus merveilleux ce sont ces espaces de convivialité, comme a tenu à le reconnaître, cet autre convive, Cheb Yazid, un artiste qui a rencontré les invités venus des quatre coins de la région et se côtoyaient, sans protocole aucun: paysans, maires, chefs de daïra, walis, officiers, coiffeurs, soudeurs, ou simples citoyens. En tous cas l’artiste a montré qu’il connaît bien le sens de la solidarité! Il est 17 heures, les gens commencent à affluer de partout avec ce cortège de voitures venus de Mascara, d’Aïn Témouchent, de Mostaganem, d’Oran, de Blida, d’Alger et même de Sétif, comme en témoigne cette immatriculation. Pour le plaisir de la waada. Tout un sens. Safi Z.