Algérie

W. B. Quandt (Spécialiste des questions internationales)



« Contre les occupations » Invité par l?Institut diplomatique et des relations internationales, William B. Quandt, qui doit donner une série de conférences à travers le pays, a tenu hier une conférence au siège du ministère des Affaires étrangères. William B. Quandt est spécialiste de la politique américaine au Proche-Orient et de l?Algérie à laquelle il a commencé à s?intéresser à partir des années 1966-67 en y consacrant plusieurs ouvrages dont un qui a fait date, particulièrement parce qu?il intervenait peu après « l?interruption du processus électoral », Algérie entre les urnes et les balles. Il a tenu à développer l?approche de la politique américaine au Proche-Orient à travers le fameux projet du Grand Moyen-Orient avancé par George W. Bush à la fin de son premier mandat à la Maison-Blanche. M. Quandt, qui enseigne, en outre, à l?université de Virginie et qui a été, entre autres fonctions officielles, conseiller au sein du Conseil national de sécurité américain et a participé, vers la fin des années 1970, aux négociations qui ont permis la conclusion des accords de Camp David, a fait partie de ces fameux « think tanks » dont la Rand Corporation et l?institution Brooking et qui sont chargés de réfléchir et de proposer les ajustements de la politique étrangère américaine dans différentes régions du monde. Pour ce qui est de l?avenir du processus de paix au Proche- Orient, le spécialiste fera remarquer que les conditions sont aujourd?hui plus propices par rapport à ce qu?elles étaient il y a plus de deux mois. L?élection de Mahmoud Abbas à la tête de l?Autorité palestinienne et l?action qu?il envisage de mener au niveau des institutions internes ouvrent de nouvelles perspectives au processus de paix dont le cheminement devra demander encore du temps et des efforts diplomatiques pour son aboutissement. Se faisant l?écho de la position américaine à propos de la présence syrienne au Liban, il dira : « Je suis contre toutes les occupations, que ce soit au Liban ou celle de Ghaza et de Cisjordanie par les Israéliens et même celle de l?Irak par les Américains. » D?ailleurs, le conférencier, qui est pour une série de rencontres avec des universitaires, des diplomates, a su faire un habile mélange de déclarations de foi et de propos diplomatiques. La situation en Irak ne peut être citée en exemple dans l?action américaine qui veut forcer les changements vers une plus grande démocratisation du monde arabe. C?est l?exception, dira Quandt, qui croit davantage à « l?encouragement aux changements à partir de l?intérieur afin que soient opérées des transformations économiques, sociales, etc. ». L?aboutissement du processus de paix israélo-palestinien aura des retombées sur toute la région dans le sens d?une plus grande démocratisation des régimes des pays arabes, car on ne peut pas faire ce qu?on a fait en Irak où la guerre a coûté 350 milliards de dollars aux Américains et près de 1500 soldats tués, soutient M. Quandt.


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