Algérie

Vu à la télé



Vu à la télé
On est en plein dans l'euphorie de la Coupe du monde et du Ramadhan qui arrive avec une chaleur estivale bien installée. Que dis-je, il est déjà là et on lui dit évidemment Marhaba. Mais ce n'est pas le sujet. Le sujet, c'est la balle ronde, cette sphère en cuir cousue par des mains expertes de gamins de moins de dix ans dans les usines insalubres du Pakistan ou d'ailleurs, qui va, on n'en doute pas, occuper l'espace temporel d'une large partie du mois sacré, et naturellement du petit écran pour nous faire sortir des mièvreries habituelles. Entre la fièvre du ballon rond et les lourdeurs de tête pour cause d'abstinence, on est bien servi.Quel menu ! Mais, c'est inévitable. Dans un sens comme dans l'autre, on est pris dans la nasse et on a le vertige. Même le ventre creux, on trouve l'énergie pour s'emballer. Vivre l'instant dans ses moindres pulsations. Surtout, surtout que nous sommes partie prenante, c'est-à-dire bien présents dans la patrie de Pelé et que nos c?urs battent à l'unisson pour espérer accéder pour la première fois de notre histoire auMondial à ce fatidique second tour qui nous a toujours fui. Une parenthèse s'impose pour dire que rarement, de l'avis de spécialistes, l'opportunité n'a été aussi précieuse pour réaliser ce vieux rêve.Ah, mais je sais, vous allez encore revenir à 82, au match truqué en l'Allemagne et l'Autriche et? sur la qualité exceptionnelle de la formation de l'époque qui avait effectivement le talent pour espérer mieux, beaucoup mieux qu'une élimination prématurée et programmée dans les coulisses. Sauf que le contexte a changé et que nous avons affaire à une génération qui dispose également d'arguments solides pour relever le défi. Un défi qui paraît simple, mais qui en réalité prend la forme d'une montagne qui exige des nerfs d'acier pour la surmonter. Il nous faut un match nul, un petit nul, vous vous rendez compte ! Un minuscule point pour aller fouler le pré-carré des grands, quoiqu'en Coupe du monde le mythe des super sélections qui partent avec l'arrogance du vainqueur intouchable dans les premiers échanges est depuis longtemps tombé. Voyez ce qui est arrivé à l'Espagne, à l'Angleterre, à l'Italie, rien que ça. Et voyez comment le Brésil, ultra favori qui joue chez lui, a obtenu sa qualification.On a toujours dit que dans cette compétition il n'y a ni grandes ni petites équipes. Il n'y a que des compétiteurs qu'il faut affronter chacun dans son style, chacun avec son potentiel. Jamais cette prophétie ne s'est vérifiée comme cette fois-ci. La preuve, les équipes qui ont le plus séduit ne sont pas les plus gradées. Challenge ouvert donc, dans lequel l'Algérie a sa chance. A condition, nous dit le commun des supporters, qu'elle réédite un tant soit peu le match fantastique qu'elle a fourni contre la Corée du Nord. Le supporter qui s'enflamme sans se poser de questions pour sa sélection n'en a cure des schémas tactiques et des stratégies adaptées à l'adversaire du jour. C'est l'affaire des staffs techniques et des théoriciens qui trouvent toujours matière à spéculation. Non, l'essentiel c'est le résultat, et au vu de la prestation face à l'équipe asiatique qui, soit-dit en passant est déjà parvenue aux huitièmes de finale en Coupe du monde, il n'y aurait aucune raison pour que les Verts n'aillent pas au bout de leur peine.Raisonnement puéril ' En tout cas, il est difficile d'enlever de la tête de nos fans que l'espoir d'obtenir une qualification reste intact. Oui, tous les Algériens sont optimistes, et il y a de quoi après avoir vu la manière avec laquelle les Fennecs ont évolué contre les sud-Coréens. Il y avait de tout. De la ténacité, du rythme, des mouvements collectifs, de l'offensive, du c?ur, du talent? Cette équipe n'avait rien à voir avec celle qui avait affronté la Belgique. Une transformation radicale qui rend donc la qualification possible. Mais l'erreur serait de ne pas tenir compte de cette vérité du football maintes fois vérifiée qu'un match ne ressemble jamais à un autre. Et la Russie, qui a besoin de gagner, n'est pas un adversaire commode. L'affrontement va être terrible pour les deux équipes. Et ce sera celui qui saura conserver son sang-froid et la maîtrise du jeu qui aura le plus de chances de l'emporter étant donné que les deux antagonistes partent sur un même pied d'égalité, aussi bien physique que technique, en espérant vivement que les joueurs de Halilhodzic aient eu le temps de récupérer de leurs colossaux efforts déployés face aux Asiatiques.L'erreur pour les nôtres serait aussi de miser sur le nul libérateur. Calcul dangereux s'il en est, car jouer le nul c'est prendre des risques énormes face à une équipe offensive qui va adopter forcément une autre tactique qui peut tout contrebalancer et gare aux désillusions qui ne tiennent qu'à un fil. Cela, nos fans l'ont compris, j'en suis persuadé. Il ne nous restera donc que la réalité du terrain pour nous en convaincre. Voilà, on a parlé football alors que traditionnellement, à la veille du Ramadhan, la chronique est consacrée aux programmes de télévision qui seront diversifiés et variés cette année avec ceux des chaînes privées.Comme toujours, on nous promet beaucoup de divertissement de qualité, alors que la télé publique nous ressort encore l'argument massue de l'algérianisation à un très fort pourcentage de la production nationale. La quantité pour chatouiller nos fibres, mais ce qui suivra, par expérience, ne répond jamais aux promesses. Mais enfin, c'est le Ramadhan, on est pris en otage par l'écran et on consomme. Et personne ne saura combien auront coûté les mièvreries qu'on nous sert et qu'on ose présenter comme des produits de niveau. Si l'Unique, avec son énorme budget n'aura pas à compter ses sous tant que l'Etat est derrière, les chaînes privées qui attendent ce mois sacré pour immerger ont dû racler le fond de leurs tiroirs pour être de la fête. Et pour toutes, la providence pour éviter le fiasco financier a un seul nom : la pub. Comme le ballon rond, elle est courtisée dès qu'elle approche les dix-huit mètres. Elle aussi nécessite calculs et stratégie. Une grande compétition, quoi !




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