Du 20 septembre 2010 au 11 novembre 2010
Lieu du festival : MAMA
c'est le thème de la première édition du Festival national de la Photographie d'Art.
Le Festival National de la Photographie d’Art – qui va connaître cette année, sa première édition - se veut, à la fois le lieu de convergences des récentes tendances qui agitent ce segment de la profession et le rendez-vous des amateurs d’art et des professionnels.
Aujourd’hui, à l’heure de la reconnaissance quasi universelle de la photographie comme art à part entière, force est de constater qu’elle est un champ particulier, qui obéit à ses propres règles et développe un langage original avec des spécificités propres.
Depuis sa création, la photographie a fait des progrès rapides, immenses… tout en oscillant entre plusieurs statuts. À son apparition, l’utilisation d’un outillage très spécifique et l’emploi du magnésium la font considérer comme un « art industriel », presque une technique scientifique. Très vite, elle acquiert un pouvoir régalien lors des restitutions du fait sociétal, des instants de vérité, du réel, du quotidien et des confrontations à l’événement ou du questionnement du monde.
Afin que le droit à l’image soit inhérent à ce nouveau médium, il a fallu que des voix s’élèvent très fort pour qu’elle soit considérée comme un art au même titre que la peinture et qu’elle accède à la reconnaissance artistique et esthétique. En 1856, Nadar, doyen des photographes français, interpellait publiquement les organisateurs de l’exposition des Beaux-Arts de 1857, attirant leur attention sur le fait que l’absence de la photographie dans leur programme d’exposition de 1857 était très préjudiciable à l’art.
Deux siècles après, personne ne songe aujourd’hui à contester l’importance du pouvoir de la photographie et de l’image qu’elle soit documentaire, plasticienne, figurative ou abstraite. La photographie produit non seulement des images mais des auteurs, des créateurs. Les métissages, les mutations et les transgressions, de tout ordre, qui s’inscrivent naturellement dans les arts visuels deviennent des champs à explorer sans tabous dans la photographie.
Ce 1er Festival s’articule autour du thème fondamental du « voyage ». Un voyage qui se passe de motifs ; il est une invitation à rendre sensible et ouvert au monde extérieur les créateurs et les spectateurs. A travers les œuvres des artistes, cette exposition pose la question du développement ; elle convie les visiteurs à contempler différemment le monde et à satisfaire leurs appétits de romanesque, d’aventure et d’exotisme. D’une manière générale, les lieux et les milieux représentés ont déjà fait l’objet d’une attention particulière. La littérature, la peinture, le cinéma, toutes sortes d’imageries, dans leur diversité et leur liberté d’inspiration, les ont rendus familiers avant même que nous les ayons parcourus en photographies. Pourtant nous restons émerveillés par le rendu photographique de ces mêmes lieu : la magie de la photographie est là. Les effets, que seule la vision d’un artiste peut évoquer, les rend différents et leur donne un air de nouveauté et une aura.
Dans un monde en voie d’uniformisation économique et culturelle, ce 1er festival présente des approches multiples du voyage, qui sont autant de visions subjectives et complexes de l’Autre. Il pose la question d’une expérience de l’Autre, de sa différence et donc de notre propre identité. Les voyages et les déplacements, multiplient les contacts, d’une manière fugace ou prolongée, avec l’Autre, l’Étranger, amènent à s’interroger sur l’enrichissement mutuel des identités en passant par l’introspection de soi. La photographie, par sa nature, offre la possibilité d’une confrontation entre la réalité que le photographe découvre sur le terrain et ses représentations mentales, nourries de son imaginaire personnel qui conditionnent en partie sa vision.
Mêlant grands noms de la photographie et jeunes talents, ce 1er festival expose des travaux allant du témoignage humaniste à la recherche introspective, de l’inventaire sociologique au voyage imaginaire avec des approches fondées sur la rencontre, sur des visions subjectives et complexes de l’Autre. Reportages, photographies noir et blanc et couleurs sont réunis en un lieu qui incite à interroger les pratiques photographiques dans leurs rapports avec les autres arts visuels. Les pratiques artistiques sont innovantes. De nos jours, l’envahissement de la couleur, l’utilisation des grands formats, les images floues, les cadrages étranges, l’absence de sujet, ces œuvres font partie du langage artistique et esthétique de la photographie et ne dérangent point.
Cette exposition est une invitation à l’émerveillement au gré des flâneries des auteurs qui allient exigence, humour, réflexion, sensibilité et émotion. Croiser les regards, sublimer le quotidien, le banal est devenu un terrain d’expression artistique avec ses codes, ses références et ses talents.
Merci à Fayçal Baghriche, Nouri Belabbes, Nadir Djama, Sid Ali Djenidi, El Hadi Hamdikene, Karim Kal, Ashraf Khessaissia, Omar Meziani, Hamid Seghilani, Halim Zenati pour leur participation à cette première édition et à Marion Beckhauser d’avoir accepté de jouer l’intruse avec son regard plein de tendresse et d’amour sur ce qui est devenu son « Algérie ».
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Posté Le : 20/09/2010
Posté par : dzphoto
Source : http://www.mama-dz.com/