Le public, jeune et moins jeune, s'est rué sur le stand de l'esprit PANAF pour suivre la communication de l'écrivaine camerounaise Djaïli Amadou Amal. L'assistance était séduite par les thèmes évoqués, la polygamie et la sorcellerie. A travers son second roman « Le Mistiriijo, la mangeuse d'âmes », cette auteur évoque des pratiques qui existent dans les régions sahéliennes. « Le Mistiraaku fait partie de nos traditions. Existe-t-il pour autant ' Je n'en sais rien. Mais quoi qu'il en soit, ces personnes accusées perdent ce qui fait leur quotidien et doivent à tout jamais disparaître. Sinon elles sont condamnées à vivre éternellement soupçonnées par leurs voisins, sursautant à la moindre rumeur, rattachées à jamais sur la santé de leur entourage », a-t-elle expliqué. « En perpétuel danger, car il suffit d'une rumeur pour qu'elles soient lynchées. Le Mistiraaku est un mystère », a-t-elle ajouté. Son livre constitue pour le grand public une mine d'informations ethnographiques sur les Peuls de Meroua. Le lecteur découvrira les multiples facettes de cette culture comme le Pulaaku (code de comportement social et moral), de la pratique de L'Islam (lieux des prières, statut des maîtres de l'Islam et leurs sermons), de hiirde (espace de divertissement, mettant en relations hommes et femmes) ; les façons de nourrir leurs bébés, d'éduquer leurs enfants, d'enterrer leurs morts, etc... Il aura aussi, à apprécier l'impact du poids du pulaaku sur le peul, s'agissant des relations parents-enfants, mari-femme, les effets dommageables de certaines pratiques comme le tatouage des lèvres et surtout la sorcellerie, dite mistiraaku. La lecture du livre donne également à réfléchir sur le sens des relations colonisateur-colonisé. Le premier roman « Walaandé, l'art de partager un mari », est paru en 2010. Ce premier roman de Djaïli Amadou Amal avait rencontré un vibrant succès. Il obtint le prix de la fondation « Prince Claus », qui a valu à l'ouvrage d'être traduit en langue arabe et d'être diffusé dans les pays du Maghreb et du Moyen- Orient. « Mistiriijo » confirme le talent d'une romancière du Sahel engagée contre les discriminations sociales.
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Posté Le : 03/11/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : S S
Source : www.horizons-dz.com