Algérie

Voyage avec les supporters de l'equipe nationale à benguela : Héroïques, les fans des Verts



Voyage avec les supporters de l'equipe nationale à benguela : Héroïques, les fans des Verts
Photo : Mehdi I. Des centaines de supporters de l'équipe nationale de football n'ont pas manqué le rendez-vous donné par les Verts jeudi dernier à Benguela, à 450 km au sud de Luanda, la capitale de l'Angola qui abrite la 27e édition de la coupe d'Afrique des Nations. « J'irai au bout du monde pour soutenir les Fennecs. C'est la seconde fois que je me déplace pour eux, après l'épopée de Khartoum. Notre Président nous a encore une fois de plus ouvert les voies et nous n'avons qu'à nous y mettre. Merci au président de la République pour le soutien et l'amour qu'il porte à l'EN ». C’est la détermination et à la fois la reconnaissance de M. Hamza, un fan des Verts, la trentaine passée, originaire de Bordj Bou Arréridj. M. H. n’était pas seul puisqu’un groupe de fans comme lui l’accompagnent dans le voyage qu’il s’apprête à faire au bout (presque) du continent noir. Benguela est à 5000 km environ d’Alger et qu’on ne peut joindre avant sept heures de vol. Le départ à destination de l’Angola était donné à l’aube, à partir de l’aéroport Houari Boumediene.Le premier vol, sur les quatre programmés pour la circonstance, est  à 06 h 00. Deux heures avant (04 h du matin), les premiers groupes de supporters commencent déjà à déferler sur l’enceinte aéroportuaire. Des agents de sécurité sont déployés sur les lieux pour organiser et orienter les foules de personnes, tout en couleur nationales, et qui rythment en cette glaciale matinée les « one, two, three, viva l’Algérie ». Une ambiance festive commence. A l’intérieur de la grande salle réservée aux pèlerins, un dispositif médical est mis en place. Le service « contrôle sanitaire aux frontières » est bondé de monde. Des supporters se bousculent devant la porte du centre pour faire le vaccin contre le virus de la fièvre jaune, maladie essentiellement présente en Afrique. L’accès à la salle d’embarcation est conditionné par la délivrance du certificat de vaccination international.Au fond de la salle, de longues files se forment devant les quatre guichets d’enregistrement. Peu avant le l’embarquement, des éléments de la protection civile distribuent des bouteilles d’eau aux supporters. 08 h 00. Le Boeing 767 de la compagnie Air Algérie (256 sièges) était complet. Pendant que l’animation était à son comble au sein de l’appareil, le ministre de la Solidarité nationale, Djamel Ould Abbes, fait son entrée et s’entretient avec les supporters à quelques minutes du décollage prévu à 08 h 45. C’est le troisième vol qui s’effectue vers l’Angola. Le premier à 0 6 h 10, le second à 7 h 00 tandis que le quatrième et dernier vol est programmé à 09 h 30. Aux salutations du ministre, les supporters répondent «vive l’Algérie et vive Bouteflika». 08 h 45, le Boeing 767 quitte le tarmac de l’aéroport d’Alger. Craignant de rater le match Algérie-Egypte, attendu à 20 h 30 à Benguela, de nombreux voyageurs demandent aux stewards la durée que prendra le vol vers Luanda, sachant que celle-ci est distante de 450 km du lieu de la rencontre. Donc, une autre correspondance est en vue. Or, au grand bonheur des supporters, l’équipage de l’avion fera savoir que le vol ne prendra pas plus de 7 heures. Mieux, la destination de l’appareil est directement l’aéroport de Benguela, à quelques kilomètres du stade. « Pas de quoi s’inquiéter, vous y serez bien avant le début du match », rassurent les stewards, manifestement contents de l’ambiance qui règne à l’appareil. Au fil des heures, l’animation baisse et le sommeil gagne peu à peu les voyageurs. En sus du manque de sommeil, d’autres supporters cèdent sous l’effet du vaccin. Des médecins accompagnant les supporters expliquent que l’effet de la dose se manifeste quelques minutes après la vaccination, mais sans danger pour la santé. « Juste des vertiges qui disparaîtront au fur et à mesure que les minutes passent ». A partir des hublots du Boeing, à 10.000 mètres d’altitude, des voyageurs « curieux » contemplent le paysage féerique du grand sud et, pour immortaliser ces moments qui resteront sans doute gravés dans leur mémoire, ils prennent des photos et les flashs des appareils photo se répandent par tout dans l’avion. « Qui a pensé, parmi tous les présents ici, qu’il fera un jour le tour de l’Afrique '.  « Le docteur Fergusson l’avait fait en ballon, nous en avion », s’amusent quelques voyageurs. CONFIANCE ET RÉTICENCEAu côté des supporters, des cadres du ministère de la Jeunesse et des Sports, des responsables d’agences de voyage et de tourisme étaient également présents. Le sujet de discussion dominant était, bien évidemment, la rencontre qui se déroulera le soir et les éventuels débordements qui peuvent en découler. « A mon avis, je pense que le match va se dérouler dans de bonnes conditions.Les chaînes de télévision égyptiennes que je regarde presque chaque soir -par curiosité- commencent à revenir au bon sens et tant mieux pour le sport », estime M. Mokhtar, dirigeant de l’agence Touring de Bejaia. Il ajoute que « comme chaque Algérien, j’aimerais bien que notre équipe gagne le match face à l’Egypte et pourquoi pas remporter le trophée africain. Mais si elle n’arrive pas à le faire, ce n’est pas la fin du monde. L’essentiel est que, aujourd’hui, nous avons une équipe solide qui représente dignement notre football ».De son côté, un dirigeant de l’Etoile sportive de Ben Aknoun (ESBA), juge « faible » le risque de débordements autour de cette demi-finale et met l’accent sur l’intérêt sportif de la rencontre. «Je suis convaincu que ces retrouvailles se feront dans une ambiance festive. Il ne faut surtout pas que la fête soit gâchée par des clivages extra sportifs ». Ne voulant visiblement pas anticiper le résultat de la rencontre, ce dirigeant s’est contenté de dire que « nos joueurs vont se battre à fond pour remporter ce match, mais s’ils perdent, je ne serais pas triste ». Cependant, du côté des autres  supporters, c’est la confiance totale de voir le onze national briller encore une fois de plus, même s’ils restent réticents sur certains aspects. « Si le jeu de coulisses, beaucoup plus connu chez les Egyptiens, ne se fait pas, nous allons gagner ce match. Nous avons écarté, par l’art et la manière, le premier favori de cette compétition qui est la Côte d’Ivoire », s’accorde à dire la majorité du public. AVEC «EL KHADRA», GAGNANTE OU PERDANTE 15 h 45, l’appareil atterri à l’aéroport militaire de Benguela sous les chants des supporters. L’attente du public à l’intérieur du Boeing fut longue. L’escalier permettant aux supporters de descendre de l’avion n’est placé qu’une heure après. Le doute commence à s’installer parmi les voyageurs qui soupçonnent un complot visant à faire fatiguer davantage les supporters. Arrivée à la salle de l’aéroport, la délégation a dû attendre près d’une heure pour pouvoir quitter l’endroit et se diriger vers le stade de Benguela. 19 h 00. Les premiers supporters de l’EN débarquent à Ombaka Stadium, de la province de Benguela. Il faut dire que les supporters des Verts étaient plus nombreux que ceux des Egyptiens.Une bonne partie du stade a été, en effet, aux couleurs du drapeau national. Un impressionnant dispositif de sécurité a été déployé tout autour du stade.  S’exprimant en anglais, un agent de sécurité, chargé d’organiser l’accès du public, reconnaît que « nous avons pris toutes les mesures pour surveiller de près les supporters algériens en particulier. Car, nous avons lu dans les médias qu’ils sont difficiles et perturbateurs. Mais, je constate que tout ça est archi faux ». Effectivement, en dépit de la défaite de l’EN, les supporters ont quitté les gradins dans le calme total et aucun incident ne nécessite d’être signalé.A la grande surprise des Angolais mais surtout des quelques supporters égyptiens qui sont restés perplexes, les supporters algériens scandaient toujours : « one, two, three viva l’Algérie ». Pour dire que les supporters algériens sont avec leur équipe gagnante ou perdante.


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