Vox Populi

Prendre le bus relève du parcours du combattant  Des  usagers de ce mode de transport  racontent leur calvaire quotidien- Lilia A. : «Les bus en mauvais état»Lilia A., 45 ans, secrétaire, est une habituée du transport privé. Chaque matin, elle prends le bus du 05 Juillet- Alger. «C’est un calvaire, croyez-moi. Je prends le bus parce que je n’ai pas le choix. La majorité des bus sont en mauvais état, sales et une odeur nauséabonde nous accompagne tout au long du trajet. Ceux qui ont une fenêtre ouverte à leur portée sont les plus chanceux !», confie-t-elle en ajoutant : «Chaque matin, en montant le bus, je prie pour qu’il ne tombe pas en panne ! Il fait tellement de bruit qu’on croirait à un tas de ferraille ! Souvent, les portes ne se ferment qu’à moitié. Au moindre mouvement brusque, les portes s’ouvrent, mettant en danger la vie des passagers !»- Mustapha B. : «Manœuvres dangereuses sur la route» Mustapha B.,  50 ans, plombier, se plaint, quant à lui, de la conduite, sur la route, des chauffeurs de bus. «Les chauffeurs sont tellement pressés d’arriver à destination pour gagner plus de temps et plus d’argent, qu’ils oublient qu’ils sont responsables de la vie des centaines, pour ne pas dire des milliers de personnes ! Les excès de vitesse sont monnaie courante. Ils s’adonnent à des manœuvres dangereuses, surtout au niveau des virages, sans penser aux conséquences. A chaque fois qu’un bus tente de doubler un autre, je retiens mon souffle ! Nous avons beau leur dire de conduire plus doucement, rien à faire ! Ils n’en font qu’à leur tête !», fustige-t-il.-Merouan K. : «On étouffe dans les bus»Merouan K., 30 ans, agent de sécurité, déplore le manque «d’oxygène» dans les bus privés. «Les receveurs ne pensent jamais au bien-être de leurs passagers. L’essentiel pour eux est de rassembler plus de monde et peu importe si l’espace est réduit. La loi exige un certain nombre de passagers dans les bus. Mais eux, ils doublent le nombre au point où on se colle les uns aux autres. On a du mal à se tenir debout ! C’est insupportable ! Il faut non seulement supporter les mauvaises odeurs mais en plus, l’air ne parvient pas à tout le monde ! On étouffe !- Dahman G. : «Déviation du droit chemin» Dahman G.,  20 ans, chômeur, fait savoir que les bus privés, d’une manière générale, ne respectent pas leur itinéraire. «Pour éviter les embouteillages et arriver vite à destination, les chauffeurs de bus sont prêts à tout ! Ils empruntent des itinéraires auxquels ils n’ont pas droit, prennent des raccourcis et  ne respectent pas les arrêts. Ils condamnent ainsi les passagers qui voudraient descendre avant le terminus.» - Mounia L. : «De longues attentes !»S’il y a bien une chose que Mounia, une enseignante de 29 ans, déteste, c’est bien d’attendre, chaque matin, que le bus se «gave» de passagers ! «Je suis obligée de me lever très tôt pour prendre le bus et arriver à temps en classe. Mais je vis sous pression parce que le chauffeur du bus en question prend tout son temps pour démarrer. Car le chauffeur refuse de démarrer tant que le bus n’est pas rempli comme un œuf ! Il est vrai que les bus sont nombreux mais ils adoptent tous la même politique. Ils ne pensent qu’au gains et tant pis si le passager n’est pas content !»