Algérie

Vous avez dit repos !



Vous avez dit repos !
Si la fête de l'Aïd El Adha est souvent synonyme de chaleureuses retrouvailles, elle requiert également beaucoup d'efforts. C'est une journée pas comme les autres, s'accorde-t-on à dire. Tout le monde doit accorder son pardon à l'autre et lui souhaiter les v'ux de bonheur, de joie et de santé. Les deux jours sont certes décrétés chômés et payés. Pour les femmes, ils ne sont pas du tout synonymes de repos garanti. Le mouton, s'il fait la joie des enfants, pour les mères de famille, il cause des soucis et c'est un travail supplémentaire. Une fois le mouton égorgé, commence une besogne et pas des moindres, dont il faut s'acquitter, le plus souvent avec stress et pression. Il faut faire vite, pas une minute ne doit être perdue. Parfois on n'a même pas le temps de répondre au téléphone ou à un SMS. Après avoir nettoyé le sang, il faut préparer la panse du mouton pour cuisiner la Bekbouka, Douara ou le Osbane, selon les spécialités de chaque région. Sa couche brunâtre doit être éliminée méticuleusement, le plus souvent avec l'aide de deux personnes. La tête sanguinolente doit être débarrassée des poils sans oublier l'odeur incommodante qui se dégage lors de cette opération. C'est un travail qui demande beaucoup d'attention et de concentration. La tête et les pieds de l'ovin doivent être préparés pour Chtit'ha bouzelouf. On sort tout une batterie d'ustensiles pour la circonstance : la tabouna, les couteaux bien aiguisés, la hache, les marmites... Les mères de famille se retrouvent aussitôt devant les fourneaux. Pour la préparation du repas, il faut se lever tôt pour satisfaire tout le monde. La table doit être bien garnie et le déjeuner bien copieux pour la famille et les invités. Les abats, consommés généralement le premier jour, doivent être préparés frits ou grillés suivis de salades et de frites. Il faut se mettre sitôt la table débarrassée au café qui doit être accompagné de gâteaux. La maison ne désemplit pas, tradition oblige. Sinon, ce sont les reproches qui « pleuvent ». Durant cette fête sacrée, c'est le moment de pardonner et enterrer les vieilles ranc'urs. Pour les membres de la famille, les amis, les voisins, c'est l'occasion de se souhaiter les v'ux de santé et de prospérité. Aujourd'hui, c'est un autre jour, la fatigue est là, le bonheur également.




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