D'un représentant
d'un grand parti de rassemblement républicain de la scène politique nationale,
« si le vote ne s'effectue pas en grand nombre dans le bon sens, c'est le
risque encouru de la voie ouverte à la violence et aux cauchemars d'auparavant
! »
D'un autre
représentant d'un parti islamiste, « nous sommes convaincus de la victoire des
islamistes pourvu que le scrutin se déroule proprement et la transparence
totale, à défaut c'est le risque assuré du débordement de la rue avec tout ce
que cela puisse supposer comme graves dérives d'insécurité future pour le pays
! »
Autrement dit,
pour le premier représentant politique comme pour le second, indépendamment de
leurs divergences idéologiques, leurs avertissements se rejoignent concernant
le fin fond des choses. Mais lequel, celui ayant trait aux particularités de la
réalité objective du terrain ou celui prenant en considération leurs intérêts
du moment surtout ? Concernant ce dernier point, il semble bien qu'actuellement
ces deux formations politiques ne sont pas les seules à user des éléments
extrêmement sensibles de la société algérienne pour s'en servir comme fonds de
commerce dans leurs « prêches » électoralistes.
C'est l'habitus
consacré en pareilles circonstances où tous les écarts discursifs sont permis,
pourrait-on rétorquer, oui mais quand des responsables politiques sensés Å“uvrer
pour l'avenir serein du pays s'attèlent à faire prévaloir leurs choix
idéologiques, exclusivement, sinon c'est la fin du monde il y a de quoi rester
perplexe ?
En effet, ces
discours au lieu de contribuer à la sensibilisation pacifiste des électrices et
électeurs potentiels du peuple algérien, ils contribuent au contraire, par
leurs avertissements sur les menaces des « retours en arrière » à jeter le
trouble au sein des masses par la réactivation, notamment, de ce sinistre
sentiment de peur et de terreur des temps horrifiants de la sanglante décennie
noire.
Les représentants
des formations politiques comme nous autres familiers des écrits de presse sont
naturellement libres de dire ce qu'ils veulent, mais lorsqu'il est question de
certaines considérations d'éthique et de déontologie il en est tout autrement.
Les exhortations aux élections en faveur de telles ou telles candidatures sont bien
sur dans la logique des choses mais que signifie cet appel au vote pour soi
sinon c'est la révolte de la rue ? Ce responsable inquiète par sa quasi-assurance
lui faisant avancer que les éléments de sa formation ou de son groupement
d'alliances vont incontestablement remporter les prochaines législatives !? Et
que si ce ne sera pas le cas, la parole sera à la rue : en d'autres termes, si
les candidats de cette alliance ne gagnent pas, c'est leur conviction qu'il y
aura eu fraude au profit d'autres candidats choyés par le pouvoir. Suivant
cette logique, il vaudrait mieux que les candidats de cette alliance exigeante
s'abstiennent de voter plutôt que de faire courir le
grande dérive au pays qu'ils risquent de causer de façon irresponsable. Car, il
parait certain à présent que même au cas où serait élue une autre formation
politique que la leur dans des conditions de vote absolument propres et sous
contrôle international, ces messieurs –là ne seront pas du tout prêts à
accepter ce verdict des urnes. Ils ne l'accepteront que s'il tranchera en leur
faveur, et c'est ce que laisse entendre clairement le leader d'un parti
islamiste qui se devrait pourtant méditer sur l'exemple des autres concurrents
des partis rivaux qui sont tout autant capables de remporter haut la main les
législatives de mai prochain ou bien de les perdre sans prétendre « ce sera
notre parti ou préparez-vous au déluge, nous y sommes pour rien ! ».
Le message est
clair : si cette formation politique ne sera pas élue ce sera à cause de la
fraude ! Dans ces conditions, si c'est la fraude qui est redoutée, et plutôt
que d'user de stratagèmes recourant aux brandissements des risques de menaces
et autres fâcheuses dérives susceptibles de découler d'un scrutin truqué,
pourquoi ne pas alors constituer, d'ores et déjà, un comité regroupant la
quasi-majorité des représentants des partis et formations politiques
participant au prochain scrutin en vue d'élaborer une déclaration commune sur
les conditions du déroulement d'élections propres. Document officiel qui pourra
être ratifié en accord avec les autorités publiques qui s'engageront, pour leur
part à observer minutieusement son contenu, chaque partie se devant à veiller
au déroulement correct et transparent du scrutin et, par conséquent à accepter
le verdict des urnes, sans avoir à manifester, ainsi, de quelconques sérieux
reproches de fraudes illégales, susceptibles de susciter de graves troubles
pour l'avenir du pays. Aux principaux concernés de réfléchir à l'opportunité
d'une telle initiative ou autre, peu importe, qui puisse aller dans le sens de
la préservation de la fragile paix et sérénité dans le pays, après les graves
cauchemars endurés des années 1990 dont sont encore profondément marqués celles
et ceux qui ont vécu de très près la tragédie, y perdant des êtres chers. Nul
ne doit jouer avec l'avenir des enfants d'Algérie, de quelque obédience et de
quelque haut niveau qu'il soit, l'Histoire étant témoin de tous actes illicites
ouvrant la voie aux risques de tous genres…
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 08/03/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mohamed Ghriss
Source : www.lequotidien-oran.com