C?est un titre paraphrase emprunté au roman d?Aldous Huxley. L?auteur de Se distraire à en mourir a tôt fait d?imaginer l?asservissement des industries culturelles à la machine de production capitaliste, imposant le consumérisme comme socle du système. S?y ajoute aussi - particulièrement dans les zones périphériques sous dictature - un processus de perversion d?un ressort essentiel de la démocratie : le vote. Cependant que nos dirigeants ont décidé de sceller un destin de bantoustan, à l?image de l?Afrique du Sud sous apartheid, à la région de Kabylie, particularisée dans une « deuxième chance » de vote et son dépeçage entre mafias locales, et un référendum sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale, trois pays de notre orbite dévastée par l?intégrisme islamiste sont empêtrés aussi dans le jeu du suffrage universel. En Egypte, Moubarak, le président à vie, est dopé pour plus de 24 ans de règne. Fantomatique, l?opposition démocratique organisée a rongé sa rage entre le slogan « Kefaya, ça suffit ! » et le boycottage du scrutin. L?un de ses ténors a fait le constat de « la perte de l?espoir et de la confiance des Egyptiens en tout ce qui concerne la politique en général ». En Irak, la machine de guerre produit déjà d?autres convulsions nées d?un fédéralisme ethniciste à même de mieux contrôler les territoires utiles, ceux du pétrole. Al Zawahiri, l?idéologue d?El Qaîda, fourbit ses foudres sur le monde occidental, alors qu?en Irak le projet de référendum sur la Constitution alimente les pires massacres exécutés par les milices maffieuses, entre chiites et sunnites, et leurs démembrements sectaires à n?en plus finir. Mais dans tout ça, c?est l?Afgnanistan, où il y a une vingtaine d?années les jeunes desperados algériens galvanisés par nos promoteurs de l?islamisme politique ont fait école, qui nous offre encore l?image top. Tenez-vous bien : on y vote pour les législatives ce 18 septembre. L?auguste et craint ancien taliban, « ministre de la préservation du vice et de la propagation de la vertu », recyclé en candidat après la prison, martèle encore (Le Monde, 26 août) : « La police religieuse est un bon concept ; ce sont les gens qui l?utilisent mal. » Pour ne pas voter idiot sous la pression des propagandes de nos nouveaux bazaris, (re)lisons Boualem Sansal (Le Serment des barbares, Ed. Gallimard). « L?histoire, écrit-il, n?est pas l?histoire quand des criminels fabriquent son encre et se passent la plume. Elle est la chronique de leurs alibis. Et ceux qui la lisent sans se brûler le c?ur sont de faux témoins. »
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Posté Le : 08/09/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : Belkacem Mostefaoui
Source : www.elwatan.com