Algérie

Vote contre le programme du gouvernement Le RCD s?explique



Non convaincu des réponses du Chef du gouvernement lors de sa présentation de son programme à l?APN, le groupe parlementaire du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) explique sa position. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, signé par le président du groupe, M. Faradj Allah, les députés du parti de Saïd Sadi, détenant 19 sièges à l?assemblée, font dans l?opposition en votant contre le projet du gouvernement. Un projet qu?ils considèrent « superficiel » qui n?a pas touché le fond de plusieurs points sensibles qui sont restés en suspense. Pour critiquer le programme du gouvernement et l?intervention du chef de l?exécutif, le groupe n?a pas porté de gants. Il s?attaque ouvertement au Chef du gouvernement, M. Belkhadem en qualifiant son discours de «lénifié d?un chef de staff en lieu et place d?un Chef de gouvernement». Les représentants du RCD commentent que «la manière de s?adresser délibérément et sans distinction aux députés, selon les sept axes contenus dans son programme, montre à l?évidence une volonté de ne pas aller au fond des choses». Pour le groupe parlementaire, le Chef du gouvernement s?est tu sur certaines affaires importantes et esquivé d?autres touchant aux libertés publiques. Une attitude que les députés ont tenu à dénoncer dans le communiqué en soulignant que «sans surprise, le Chef du gouvernement s?est détourné du chapitre relatif à la bonne gouvernance, réduite au renforcement des pouvoirs déjà exorbitants du wali. Le gouvernement, diront-t-ils, «accentue d?ailleurs le déséquilibre des pouvoirs entre l?exécutif et l?élu sur l?ensemble des échelons des institutions (national, wilayal et local)». Pour ces membres de l?APN, «le statut de l?élu devient une affaire urgente afin de clarifier les rôles entre les instances exécutives et délibérantes et surtout de permettre aux représentants légitimes du peuple de jouer leur rôle de contrôle de l?exécutif et d?intermédiaire entre la société et l?Etat». Evoquant les libertés publiques, «sérieusement réduites ces dernières années», le groupe souligne que «le Chef du gouvernement a préféré esquiver cette problématique en se contentant de s?engager sur l?amélioration des conditions carcérales». Silence radio sur la liberté d?expression, la dépénalisation du code de l?information et le libre accès aux média lourds, estiment les députés.  La corruption est l?autre fracture non encore consolidée, selon le parti. «Un phénomène sur lequel le Chef du gouvernement a presque reconnu son impuissance en le réduisant à un effet mondial. En occultant les raisons internes de cette pratique, il passe outre les véritables réponses - entre autres la fraude électorale, nourricière - et les instruments de lutte contre ce fléau, avancés par le groupe parlementaire du RCD».  La bonne gouvernance, selon les députés, est conditionnée par le respect du «suffrage populaire accompagné de prérogatives importantes aux élus à l?avenir, du développement des libertés démocratiques et de l?indépendance de la justice». Sur le plan social, ils estiment qu?»il n y a pas meilleur indice de l?échec de cette politique que le maintien à un niveau élevé du chômage et le ratage des délais dans la construction des logements malgré la promesse, mainte fois exprimée, par le chef de l?Etat d?aller vite en la matière».  La réconciliation nationale a été l?autre point abordé et critiqué par ces membres de l?assemblée. «Interpellé par l?absence de justice devant le crime, contenue dans les dispositions de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, monsieur Belkhadem a choisi là aussi, le silence alors que cette option est la pierre angulaire de sa politique». Pour finir, le groupe dénonce dans son communiqué ce qu?il qualifie de «menace voilée à l?encontre des députés de l?opposition de ne pas trouver la disponibilité de l?Etat dans leur travail». «Une dérive dangereuse dans la pratique législative et politique. Cela accentue la partialité de l?administration, déjà fortement engagée dans la fraude électorale», concluent les rédacteurs du communiqué.




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