Beaucoup a été dit sur l?élection présidentielle demain en Egypte. Mais cette fois, c?est Israël qui a apporté son grain de sel en révélant l?identité du vainqueur de ce scrutin. On l?aura deviné, c?est le président sortant Hosni Moubarak qui succédera à lui-même. Ainsi apprenait-on hier de l?entourage même du ministre israélien des Affaires étrangères que le président égyptien Hosni Moubarak va se rendre dans trois mois dans le ranch du Premier ministre israélien Ariel Sharon, dans le sud d?Israël. C?est tout un programme, car cela suppose avant toute chose qu?il soit réélu. Et même si cela n?était qu?une simple formalité, l?usage aurait voulu que l?annonce en soit retardée, puisqu?il s?agit d?un délai de trois mois. En tout état de cause, il ne s?agit pas d?une gaffe, mais d?une manière, plutôt sournoise de traiter, par la dérision la plus féroce, mais tout aussi perfide, un événement politique qui aurait pu être qualifié de majeur pour l?Egypte, qui n?a connu que trois chefs d?Etat en un demi-siècle. Au demeurant, les opposants les plus en vue entendent faire barrage à l?instauration d?un régime dynastique dans ce pays. Difficile également de parler dans ce cas-là de lapsus, car il serait révélateur d?un scrutin que l?on dit sans bataille, voire sans adversaire, puisque l?amendement constitutionnel de mai dernier a, de l?avis même des candidats potentiels - tous indépendants - en mesure de gêner le candidat sortant, tout simplement verrouillé l?espace politique. Il était supposé pourtant mettre fin au suffrage indirect qui régit l?élection présidentielle et ouvrir la voie au pluralisme des candidats. Et puis, relève-t-on, l?élection de demain n?est-elle pas réglée depuis mai dernier, c?est-à-dire avant même que le Président sortant ne décide de briguer un nouveau mandat ? Depuis cette date, le parti au pouvoir a utilisé tous les moyens, y compris les plus répréhensibles selon l?opposition, pour réussir son passage en force. On retiendra alors la solitude, mais pas la faiblesse, des figures de l?opposition obligées, par ailleurs, de tenir compte des soutiens extérieurs du régime qui n?ont vu que ce qu?ils voulaient voir et ont rappelé au monde qu?il y a effectivement un traitement au cas par cas.
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Posté Le : 06/09/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : T. Hocine
Source : www.elwatan.com