Vol et contrebande de véhicules

Un réseau international démantelé à Oran Un important réseau de vol et contrebande de véhicules, composé de quinze individus dont cinq sont toujours en fuite, vient d’être démantelé par les services de la sûreté de wilaya d’Oran, salutaire coup de filet qui vient moins de deux semaines seulement après l’arrestation d’une bande spécialisée dans le même créneau. Selon le responsable de la cellule de communication auprès de la sûreté de wilaya d’Oran, l’enquête est partie d’informations recueillies auprès des quatre individus composant la bande différée le dimanche 6 août dernier devant le parquet d’Oran pour «vol et contrebande de véhicules à partir de la frontière marocaine», groupe qui activait à travers différentes cités de la capitale de l’Ouest: Choupôt, El Otmania (ex-Maraval) et Es-Sanouaber (ex-Les Planteurs). Ainsi, le recoupement des aveux de B.B., S.K., M.N. et A.A., âgés respectivement de 36, 25, 39 et 27 ans, ainsi que le dépôt d’une plainte par une dame pour le vol d’une Renault Clio, ont conduit les enquêteurs à étendre leurs investigations qui les ont menés droit vers un jeune de 29 ans répondant aux initiales B.M. Appréhendé et interrogé dans les locaux de la police, et devant les éléments à charge dont disposaient les enquêteurs, le mis en cause n’a pas tardé à dénoncer ses acolytes. Selon le responsable de la cellule de communication de la sûreté de wilaya d’Oran, ceux-là sont au nombre de quatorze et neuf ont été déjà arrêtés, dont un mineur qui faisait l’objet d’un mandat d’arrêt. Les aveux soutirés au mis en cause ont conduit la police à investir rapidement la ferme de son frère B.S., située à Brédéa dans la commune de Boutlélis où devait être découvert l’atelier de la bande. Ce frère serait même le cerveau du réseau. La perquisition dans le garage a permis ainsi la découverte de trois camions Sonacome, quatre voitures légères (une Renault Master utilitaire, une Passat, une BMW et... une Jaguar immatriculée à l’étranger). La fouille a aussi permis la découverte de fausses cartes grises, des outils utilisés par la bande pour refrapper les numéros de châssis des véhicules volés, un compresseur et un pistolet à peinture -certainement pour refaire le voile des voitures-, en plus d’un lot d’armes: une bombe lacrymogène, une épée, un couteau à cran d’arrêt. Selon les éléments de l’enquête, ces armes servaient aux éléments de la bande dans leurs agressions contre les propriétaires de véhicules avant de les en délester. Il y a également été découvert des clés de voitures... les enquêteurs ont conclu, après interrogatoire des mis en cause arrêtés, au fait que certaines voitures étaient vendues à des tiers avant d’être «récupérées» quatre ou cinq mois plus tard -lorsque la carte grise aura perdu la trace du vendeur- par les bandits qui auraient préalablement pris le soin de faire le double des clés. On apprend également que les mis en cause ont également reconnu que certains véhicules volés ont déjà passé la frontière ouest (trois Clio, deux Hyundai Atos et une Renault Express) alors que d’autres voitures volées au Maroc ont été introduites sur le territoire national pour y être mises en circulation après leur maquillage. L’on pourrait croire ainsi qu’il s’agirait d’un réseau international qui aurait des ramifications dans le territoire chérifien. Il y a lieu de rappeler ici que plusieurs véhicules ont été volés à Oran depuis le début de l’année en cours et le phénomène semble prendre de l’ampleur, inquiétant de plus en plus les propriétaires de véhicules, surtout que certains se font délester après de sévères agressions.   Y. El-Atrach