Algérie

Vol de tampons d'égout Mort d'homme et grave préjudice financier



Vol de tampons d'égout                                    Mort d'homme et grave préjudice financier
Le vol des tampons d'égout crée des accidents mortels et porte préjudice au fonctionnement du réseau par l'intrusion des déchets solides qui provoquent des bouchons. Il en résulte, aussi, des maladies à transmission hydrique (MTH) et chaque malade coûte à l'Etat en termes d'immobilisation 140 000 DA/jour. Pis encore, on enregistre des décès, comme c'est le cas à Chrarba, Bouira et Oum El-Bouaghi, pour ne citer que ces villes où des enfants ont trouvé la mort. Lorsque les regards sont dégarnis de tampons, ils sont remplacés par des pneus (initiative de citoyens), mais cela n'élimine pas le danger. L'absence de statistiques n'enlève en rien de l'ampleur de ce phénomène qui touche, également, les avaloirs et les grilles métalliques sans que cela suscite de véritables réactions pour y mettre un terme. Le 'butin' atterrit, pourtant, dans des lieux identifiés et se monnaye à travers des relais connus. Un commerce juteux qui profite aux petits revendeurs mais aussi aux receleurs et leurs relais. D'une valeur de 25 000 DA, le tampon fait de fonte est fondu pour être revendu en tant que matière première mais pas seulement. Les tampons qui recouvrent les regards sont parfois revendus à des entrepreneurs sans scrupule qui n'hésitent pas à s'en servir dans de nouveaux projets. Cela a été relevé à Blida, où l'on a retrouvé des tampons portant le sigle de Seaal alors qu'elle n'existe qu'à Alger. Mystère et boule de gomme' Pour mieux comprendre cette problématique, quantifier son ampleur et savoir si des solutions sont proposées, nous nous sommes adressés à l'Office national de l'assainissement (ONA), organe très actif du secteur des ressources en eau.
Des tampons en résine sont préconisés mais cela ne suffit pas'
Ce phénomène dure depuis de nombreuses années sans que cela n'émeuve personne car le préjudice financier est supporté par l'Etat. La dilution des responsabilités au niveau du secteur de l'eau n'a fait qu'encourager l'inertie et le laxisme des différents intervenants dans le domaine. La donne a, cependant, changé depuis les réformes opérées (à partir de 2001), ce qui a donné lieu à une nouvelle organisation à travers laquelle sont nés l'Algérienne des Eaux et l'Office national de l'assainissement. Ce dernier est dirigé d'une main de fer enveloppée dans un gant de velours nommé Karim Hasni, DG de cet organisme présent dans les 48 wilayas pour assurer un service public d'exploitation et de l'assainissement et intervient à travers ses quatre filiales, respectivement, d'Alger (Seaal) managée par Suez-Environnement, d'Oran (Seor) par Agbar, Constantine (Seaco) par les Eaux de Marseille, Annaba et El-Tarf (Seata) par Gelsen Weissel. Il est préconisé alors d'utiliser des tampons en résine comme le fait Seaal, et c'est là une matière qui n'intéresse pas les voleurs. Mais cette matière est onéreuse et ne semble pas, à terme, constituer la solution idoine pour des raisons qui restent à expliquer. En somme, le problème est loin d'être réglé. En attendant, le secteur de l'eau poursuit sa mue et l'on assiste à la réhabilitation de l'assainissement qui était le parent pauvre du secteur avant la nouvelle réorganisation. Il est question désormais (projet en cours) de la mise en place d'une cartographie qui devra répertorier l'ensemble du réseau d'assainissement (il avoisine les 42 000 km à l'échelle nationale). Un outil précieux à même de garantir la connaissance de l'état du réseau peut intervenir dans la prise de décision et est surtout utile pour avoir des statistiques qui nous manquent cruellement et ne permettent, en conséquence, aucune visibilité. Autre problème qui mérite aussi le constat concerne les regards enterrés suite à des travaux menés sur le bitume. Cela dénote de l'inconscience et l'attitude désinvolte de nos institutions et des entreprises qui, lors d'un ouvrage, ne prêtent aucune attention aux regards d'égouts qui existent. Résultat des courses, pas moins de 2 000 rehausse de regards sont inscrits annuellement'
N.S.


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