Algérie

«Voix off des législatives»: Les femmes, figures de proue des élections ?


A l'hôtel Phoenix, Amara Ben Younes, numéro un du futur Mouvement populaire algérien (MPA), constatant la présence uniquement de deux femmes parmi ses hôtes, a mis en garde ses vis-à-vis, en parlant de son intention d'accorder 50% des sièges du Conseil national de son parti à la gente féminine.

Entre le vÅ“u… et la réalité, il y a un écart flexible à souhait. L'autre donne statistique dont nous disposons est l'existence de dix femmes sur la liste des quarante-sept membres fondateurs du parti de Menasra, le Front du Changement. Parmi les deux Oranais figurant sur cette liste, un est de sexe féminin. Contacté par téléphone, Belaid Abdelaziz, fondateur du nouveau parti «El Moustaqbal» nous confia que sur les cent soixante-dix membres (170) composant le conseil national de son parti, une quarantaine sont des femmes.

D'une manière globale, sur les dix-sept nouveaux partis qui vont meubler davantage la scène politique durant la campagne électorale, parce que bon nombre d'entre eux s'éclipseront, à partir du 12 mai prochain, aucun n'est dirigé par une femme. A Oran, on parle d'une initiative menée par une dame pour constituer un parti politique. Le projet serait assez avancé, nous dit-on encore.

En attendant l'apparition de Mahdjoubi Chalabia, si jamais elle daigne insuffler vie à la momie de son parti et participer aux prochaines élections, Louisa continuera à trôner sans partage, en tant qu'unique femme SG et porte-parole d'une formation politique. Autrement dit, la parité entre les sexes, dans le domaine politique, est pour le siècle prochain en Algérie! Reste la figuration sur les listes électorales. Personne n'ose aborder le sujet pour le moment. Peut-être par crainte. Concernant la wilaya d'Oran, chaque liste doit comporter au moins six candidates, en plus des suppléantes. Admettons qu'uniquement une quinzaine de listes vont concourir pour se départager les seize ou dix sièges au parlement, impartis à la wilaya d'Oran. Dans ce cas de figure, il faut au minimum 90 femmes qui accepteraient de voir leur photo affichée et collée aux murs de la ville. Vont-elles admettre de jouer le rôle de meubles-affiches pour permettre à des hommes de devenir des «représentants» du peuple ? Ou va-t-on monnayer, pour certaines d'entre elles, cette exhibition? Autant de questions que se posent ceux qui s'intéressent aux prochaines législatives. Il faut l'admettre, pour les formations islamistes rompues à la discipline de type stalinienne, la question ne se pose pas. Le MSP et le FC (Front du changement de Menasra), disposent d'un réservoir de cadres femmes. Donc, la question ne constitue pas une épreuve pour eux. Pour le reste, ce n'est pas gagné d'avance. Au RND, par exemple, une rumeur laissait entendre que sur recommandation d'Ouyahia, Mme Ayad Ratiba, siégeant déjà dans l'APW, doit mener la liste du parti. Mais la dernière instruction du patron du parti a délégué la mission de confection des listes de candidats aux cadres locaux. Donc, tout porte à penser que les chances de cette dame se sont nettement réduites devant «les ténors» du parti au niveau local. Au FLN, parti ayant rompu depuis des années avec le sens même de la discipline partisane, les choses sont encore plus compliquées. Au mieux, les belligérants qui affûtent déjà leurs stratégies et coups de force pour briguer les premières places sur la liste, se rendront compte de cette disposition légale, une fois l'adversaire totalement écarté. Pour d'autres partis, notamment ceux qui ont enrichi le jargon politique par des termes comme «zaoualias» et «hogra», probablement, n'hésiteront pas à débaucher des femmes parmi celles qui tiennent des sit-in permanents devant le siège de la daïra, dans l'espoir d'obtenir un logement décent. Que dire du profond pays ?

Interrogé sur la question, un intellectuel nous dira : «j'espère au moins qu'on ne rééditera pas la violence de l'Etat colonial quand il a introduit de force la carte d'identité en Algérie» Et d'expliquer «je suis encore traumatisé par une exposition de photos, vue dans les couloirs de la Fnac à Paris, montrant les femmes algériennes que l'administration coloniale a obligées de se prendre en photo pour établir une pièce d'identité». Un autre, prendra un malin plaisir à envisager une hypothèse des plus inédites. «Et si les femmes se rendent compte de la supercherie et décident de ne pas tomber dans ce jeu de figurines ?» Dans pareille circonstance, doit-on reporter les élections pour les listes qui ne sont pas conformes aux dispositions de la loi organique ? Hallucinant non….. !!!!


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