Voir la vie en rond !

Le pétrole au plus haut depuis 2018 : un baril bientôt à 100 dollars, même si les experts divergent sur cette « heureuse » prévision. Mais comme l'Algérie continue, encore et toujours, à être un pays pétro-dépendant, entre nous, une telle aubaine reste plus que bienvenue. D'abord parce que le bled a besoin d'argent frais, mais aussi pour garantir au peuple une bonne partie de son garde-manger national.Un baril à 100 dollars peut, aussi et surtout, bougrement aider à combler les déficits publics, surtout qu'une augmentation des salaires et une réduction de l'impôt sur le revenu global est annoncée, pour améliorer le quotidien délavé de l'Algérien et préserver son pouvoir d'achat qui flirte, depuis un bon moment déjà, avec le ras des pâquerettes. Mais en attendant l'ère inespérée de l'après-pétrole, tout le pays va se caler dès ce vendredi, sur la l'enivrante planète foot. Parce qu'il vaut mieux faire tourner un pays avec un ballon plutôt qu'à l'aide d'un bâton. Derrière une « armée » de onze hommes, un peuple en entier va se retrouver, donc, à miser à un contre tous pour faire entrer tout le pays dans un ballon et se mettre à voir la vie... en rond. Jusqu'à la fin de l'aventure des Verts au Mondial qatari, le pays va vivre comme à guichets fermés. Vice atavique bien connu de nos secondes natures, chez nous, l'avenir appartient à cette « engeance » de gens qui reportent toujours à demain ce qu'ils peuvent exécuter aujourd'hui.
Il paraît qu'on appelle ça « procrastiner »... en rond ! Ainsi, comme raconté au chroniqueur par un militant anti-footeux, tout le pays va comme observer une minute de silence, mais une minute qui va durer longtemps, si longtemps... Jusqu'à ce que onze vaillants acteurs sur 45 millions de spectateurs avachis fassent rattraper à tout un pays tout le temps gâché et tous les efforts dilapidés. Et si l'Algérie passait l'épaule du troisième tour dans la Suisse des pays du Golfe, tout le pays se retrouverait à s'offrir une année sabbatique, chômée et grassement payée pour tous... Jusqu'à la prochaine rêverie... cauchemardesque !