Rencontrés à Bordj Badji Mokhtar, Almougamar Yatara, Ibrahim et Oura Ag Mohamed, trois lycéens maliens venus de Gao, ville du nord du Mali, parlent de la situation de leurs familles restées dans leur pays. Almougamar Yatara ne sait pas quel âge il a exactement. «Je suis âgé de 14 ou 15 ans», nous dira-t-il. «Je suis de Gao. Je suis lycéen et j'ai dû quitter le Mali pour venir travailler ici et subvenir aux besoins de ma famille», ajoute-t-il.
«Je travaille comme man'uvre et je limite au maximum mes dépenses pour pouvoir trouver un peu d'argent à envoyer à ma famille qui souffre d'une misère indescriptible. La situation est catastrophique à Gao, les gens souffrent de la misère», ajoute-t-il. «Je travaille trois fois par semaine», note-t-il. C'est dans une maison de fortune en parpaing à Bordj Badji Mokhtar que nous avons rencontré ces trois lycéens maliens. «Nous cotisons les trois pour cette maison de fortune pour réduire les dépenses et pouvoir envoyer un peu d'argent à nos familles», nous dira Almougamar Yatara.
Ibrahim est un autre lycéen malien de 16 ans, venu également de Gao. «Je travaille dans le coffrage. Je viens de Gao et j'ai laissé ma famille là-bas. C'est pour aider ma famille que j'ai abandonné mes études et que je travaille. C'est la misère et la pauvreté à Gao», nous dira-t-il. C'est en compagnie de Almougamar Yatara et d'Ibrahim que nous avons également rencontré Oura Ag Mohamed, agé de 17 ans.
«Je suis là pour les mêmes raisons que Almougamar Yatara et Ibrahim, c'est-à-dire travailler et subvenir aux besoins de ma famille restée à Gao», lance-t-il. «Je suis un Amachegh et j'ai dû abandonner mes études au lycée pour aider ma famille à survivre à la misère dans laquelle se débat la ville de Gao», ajoute-t-il. «Tous les trois, nous louons ensemble pour amortir les dépenses et nous travaillons pour aider nos familles restées à Gao», dira-t-il. «Je suis des Imouchagh», dira encore Oura Ag Mohamed. Quel souhait en commun ont ces trois lycéens ' «Que la paix revienne au Mali et que nous puissions régulariser notre situation, éventuellement poursuivre nos études et aider nos familles», nous diront-ils.
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Posté Le : 25/03/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M A
Source : www.letempsdz.com