Algérie

Voilà pourquoi je suis optimiste(4)



Parcourant le nouvel espace «on-line» de notre site web et stupéfait d'y lire que les prix du brut américain sont descendus à moins zéro dollar, un ami m'a appelé pour demander des éclaircissements et savoir si ce n'est pas un canular. Je lui ai expliqué que la nouvelle était véridique et qu'il s'agissait de l'un de ces effets yoyo qui sont la marque de fabrique d'un capitalisme débridé et aux abois. Le principe de l'offre et de la demande étant toujours la base immuable de ce libéralisme jeté en pâture aux oligarchies dominantes, les Etats-Unis se sont retrouvés avec des stocks considérables de pétrole et une demande très basse. Les prix ont alors dégringolé et les producteurs se sont retrouvés avec des quantités infinies qu'ils ne pouvaient écouler. Un prix à moins zéro dollar, cela veut dire que l'acheteur se fait payer pour prendre la marchandise et c'est le... vendeur qui le paye ! Le capitalisme est devenu fou !C'est pourquoi nous devons privilégier notre propre approche qui tient compte, avant tout, de nos intérêts nationaux et ne point suivre ces pays qui ont tout fait pour détruire leurs économies réelles afin de mieux assurer la dictature des banques, donc de tout le système oligarchique qui va se trouver renforcé après cette crise sanitaire. L'Algérie, qui a ébranlé les assises de son oligarchie, se trouve aujourd'hui libérée pour mener une autre politique au profit du peuple et non d'une minorité de privilégiés. Nous ne devons pas rater cette chance extraordinaire de briller à nouveau, par notre génie et notre idéal émancipateur, dans le firmament du Tiers-Monde en inventant des solutions réfléchies, audacieuses et innovantes. Et en cela, la voie est toute tracée : il faut revenir aux principes de la révolution de Novembre et aux idées libératrices des années 70 qui ont vu le réveil d'un Géant qui dormait sous les vestiges et les cendres de tant de siècles de domination étrangère.
Interrompue en 1980 par la destruction de l'homogénéité du secteur industriel et sa fragmentation et par le manque flagrant d'ambitions, notre grande nation s'est retrouvée sur les sentiers insignifiants des pays étranglés par la dette extérieure et la domination du capital. Ce fut le début d'une lente désagrégation de l'économie, achevée par la décennie noire et les deux décennies du règne de l'oligarchie malfaisante. Revenir à la politique des seventie's, et sans aucune nostalgie, c'est revenir à l'investissement massif et audacieux pour créer la richesse à partir de nos matières premières qui vont de l'or au diamant, en passant par l'uranium, le fer, le phosphate, le charbon, le sel gemme, le sel de potasse, le sel de baryum, le sel de strontium, le cuivre, le zinc, le plomb, le mercure, l'hélium, le lithium, le béryllium, le baryte, l'étain, le wolfram, le manganèse, l'arsenic, la magnétite, le soufre, le titane, le niobium, le tantale, le wolfram étain, le magnésium, le chrome, le thorium, le vanadium, le marbre, le granite et les «terres rares» au potentiel évalué à 2400 milliards de dollars ! Selon un expert algérien en géologie, la valeur financière des hydrocarbures, gaz et huile de schiste, ne représente que moins de 4% des métaux contenus conjointement dans cette roche mère.
C'est aussi oser produire, ici et avec une main-d'œuvre algérienne, tout ce dont nous avons besoin : de l'aiguille à la fusée. Les sceptiques font toujours la moue quand nous disons cela. Quant aux pessimistes, ils nous annoncent à chaque rentrée sociale la grande catastrophe. Et, malgré toutes les crises inimaginables qui tombent sur ce pays ? même au moment où le pétrole était à 150 dollars ! ?, il n'y a jamais eu de chute de l'Etat, ni de famine ni de chaos ! Aujourd'hui même, les pessimistes et leurs amis sceptiques veulent nous empêcher de croire que ce petit virus poisseux sera inéluctablement terrassé d'ici peu. Nous y croyons dur comme fer, comme nous avons toujours cru en nos succès antérieurs. Et vous savez
pourquoi ' Parce que notre optimisme déborde d'amour pour la patrie et de cette conviction inébranlable que notre peuple est plus grand que tous les malheurs !
S'ils n'étaient pas optimistes, ni Dihya la radieuse ni le batailleur Takfarinas n'auraient pris les armes contre l'envahisseur et remporté tant de victoires. Et si ce n'était l'optimisme qui les poussait, auraient-ils pu, ces intrépides descendants de Dihya, franchir les mers pour porter le message de la nouvelle religion en Andalousie où ils fondèrent une resplendissante civilisation arabo-berbère dont les lumières brillent jusqu'à aujourd'hui ' Et s'ils n'étaient pas optimistes, les guerriers de Novembre auraient-ils osé affronter la puissance de l'OTAN avec quelques fusils de chasse ' Ceux-là avaient rompu avec le pessimisme des Ulémas et du Parti communiste algérien, comme ils avaient risqué contredire le scepticisme messaliste devenu parole divine pour certains. Et sans optimisme, aurions-nous imaginé, un seul instant, qu'une nouvelle forêt de plus de 1200 km puisse aller de bout en bout du pays pour stopper le désert, devenant le célèbre «Barrage vert» ' Aurions-nous bâti des réacteurs nucléaires à Draria et Aïn Oussera ' Et sans cet optimisme qui booste le génie algérien, aurions-nous été les fondateurs de l'exportation de gaz liquéfié, les premiers dans le monde à inaugurer un terminal d'exportation commercial ? à Arzew ' C'est de là que prirent la mer les grands méthaniers algériens chargés de gaz vers la Grande-Bretagne, puis vers la France et les Etats-Unis. C'est après nous que, en 1969, l'exportation de gaz naturel commença de Kenai, en Alaska, vers le Japon. Et sans leur optimisme dans la victoire finale, nos téméraires soldats de l'ANP et nos patriotes armés seraient-ils parvenus à terrasser les forces intégristes soutenues par les puissances du Golfe ' Et s'ils n'étaient pas optimistes, poussant leur courage à l'extrême, ces millions d'Algériens seraient-ils sortis dans les rues pour abattre l'oligarchie ' Et sans l'optimisme en le triomphe des idéaux du peuple, la Grande Muette aurait-elle désobéi aux ordres et refusé de tirer sur la foule comme le font tant d'armées '
Toute notre histoire est faite de ces souffles insensés chargés d'un optimisme purement algérien, cette incompressible dose d'espoir, nourrie de soleil revêche et de chevauchées fantastiques à travers les espaces infinis. Ce sont ces folies accrochées comme des limaces à la terre, mais, en même temps, élancées vers les grandes étendues de l'espérance indomptable qui donnent aux hommes les moyens de grandir pour se rapprocher de la hauteur de cette nation. C'est ce souffle qui façonne les miracles et rend l'impossible possible !
Alors, moi, je vous le dis et très fort : ce n'est pas ce maudit virus de malheur qui va m'empêcher de croire en un printemps de féerique renaissance, tardif, certes, mais ô combien prometteur pour tous ceux qui refusent de se laisser abattre par la morosité contagieuse et le catastrophisme terrorisant de certains «leaders d'opinion» autoproclamés nouveaux prophôtes et éclaireurs de société ! Nous devons, et très vite, retrouver le chemin du travail pour reconstruire notre industrie qui restera le garant de notre indépendance économique. Ni l'agriculture ni le tourisme n'ont fait la puissance des grandes nations. L'Algérie, qui a la chance de posséder des richesses naturelles inestimables, doit revenir à la raison et investir massivement dans le facteur essentiel de sa renaissance : une industrie forte et indépendante réduisant l'importation à sa plus simple expression... Nous avons besoin d'un Himalaya d'optimisme et ce n'est pas ce qui nous manque. Que les «tombeurs de ciel» et autres Madame Soleil de pacotille nous fichent la paix. Oui, nous sommes face au plus grand défi de notre jeune histoire de nation souveraine : ou nous nous armons de courage et de patience et allons de l'avant ou nous nous enfermons dans le mortifère pessimisme que nous proposent les oiseaux de malheur !
C'est un Amazigh pure souche, commandant les troupes arabo-berbères dans leur conquête de l'Andalousie, qui, après avoir brûlé les bateaux de l'expédition, dit à ses troupes : «Vous avez la mer derrière vous et l'ennemi devant vous !» Plusieurs siècles après, la question nous est adressée !
M. F.
P.S.: récemment, M. Rebrab me faisait l'honneur de m'inviter à déjeuner dans son bureau. Il me remercia vivement pour mon soutien durant son emprisonnement. Il me présenta tous ses projets. Grandioses et de quoi donner des ailes au développement économique ! En le quittant, je lui fis cette remarque : «vous êtes aussi fou que Belmadi ! Vous êtes des Algériens pur sang. Vous n'avez jamais baissé les bras même dans les moments les plus durs ! Vous y croyez d'une manière incroyable ! Quant à Belmadi et au moment où il avait dit que les Verts allaient remporter la CAN 2019, j'ai pensé comme beaucoup : il est fou. Il est parvenu à son but parce qu'il y a cru jusqu'au bout !»Cela s'appelle aussi l'optimisme algérien !




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