Algérie

Voie d'accès au pôle urbain Ahmed Zabana: Le projet de l'échangeur via la rocade en attente de budgétisation



? La solution au problème d'accès au pôle urbain Ahmed Zabana n'est pas pour demain. Et pour cause, le projet déjà en souffrance d'un échangeur via la 1ère rocade pour desservir cette ville nouvelle devra attendre sa budgétisation lors des prochains programmes financiers.C'est ce qui ressort en tout cas des précisions apportées, jeudi à Alger, par le ministre des Travaux publics, Kamel Nasri, qui s'exprimait lors d'une plénière à l'APN consacrée aux questions orales des députés. En effet, interrogé au sujet du projet d'échangeur plus rond-point au niveau du 4ème boulevard périphérique d'Oran pour connecter le pôle urbain Ahmed Zabana, le premier responsable du secteur des TP a affirmé que son département « s'attèle à inscrire cette opération lors des prochains programmes financiers », sans pour autant être en mesure de préciser au titre de quelle loi de finances (LF) sera pris en charge le financement de ce projet. Le ministre a fait savoir que la direction des Travaux publics de la wilaya d'Oran avait désigné un bureau spécialisé pour étudier la réalisation d'un échangeur au niveau de la première rocade d'Oran à la droite dudit pôle urbain.
Inscrit dans le cadre du fonds national routier et autoroutier le projet avec un budget d'un (1) milliard DA pour une durée de réalisation estimée à 12 mois, a poursuivi le ministre, ajoutant que le projet est en souffrance en raison du manque en termes de dotations. Le projet en question a été partiellement pris en charge par l'Etat à hauteur de 255 millions DA pour refaire la conception de l'échangeur en vue de mettre un terme aux intersections dangereuses et de faciliter l'accès des citoyens au nouveau pôle urbain. Par ailleurs, pour ce qui est de l'embouteillage au rond-point de la pépinière (USTO), à l'entrée est d'Oran, et les mesures prises à cet effet, M. Nasri a fait état d'une série de propositions dans le cadre d'une étude élaborée en 2017 pour éliminer tous les points noirs au niveau du tissu urbain. Le secteur des Travaux publiques s'attèle à inscrire ces deux projets dans les prochains programmes financiers, a-t-il rassuré, rappelant que depuis 2011 la wilaya d'Oran a vu la réalisation de 42 km de rocades, 28 ponts, 12 trémies, 4 échangeurs et 4 routes avec une enveloppe de 32 milliards de DA.
LE PROVISOIRE QUI PERDURE
Réduit à sa plus simple expression, entrée et sortie, à la phase d'étude du POS zone ouest d'Oran, le thème « voies d'accès » lié au pôle urbain Ahmed Zabana ne semble pas être une priorité pour les pouvoirs publics. Bien loin de là. Dix ans après sa création, la petite ville nouvelle de 50.000 logements et 250.000 âmes est toujours mal desservie. On ne précipite pas en tout cas pour mener à bout le projet vital de la route d'accès Oran-AADL via la RN2. Au contraire, on prend tout son temps, quitte à griller une longue série d'échéances successives et autant d'effets d'annonce. Rien ne presse à ce qu'il paraît. La dernière annonce officielle en date remonte à mai 2021 : «La nouvelle route d'accès entre le pôle urbain Ahmed Zabana et la route nationale n° 2, qui devra relier les nouvelles cités AADL de Misserghine et Oran-ouest à hauteur de Haï Bouamama, devra être achevée dans quelques semaines ». Six mois plus tard, il n'en est rien.
Contactés par nos soins pour obtenir des informations sur ce sujet, les services de la DTP n'ont pas voulu répondre. Sans préjuger des éléments techniques au fond de la question, il est évident aujourd'hui que cette route n'existe pas encore. Quand elle entrera en service ' On n'en sait rien. En attendant, le schéma est le même : faire un long détour via la RN2 longeant les quartiers des Amandiers, El-Hassi, le lieudit «le Rocher», puis bifurquer vers le 4ème boulevard périphérique via un échangeur, ensuite parcourir un tronçon de la rocade pour trouver enfin la porte de la cité. Il y a un autre chemin casse-tête : prendre la rocade à partir du rond-point d'Es-Sénia (d'où passe le tram) et faire demi-tour à hauteur de l'entrée de Misserghine (man?uvre très dangereuse censée être interdite par un panneau d'interdiction de tourner à gauche en raison du flux automobile venant du sens inverse, mais qui est tolérée quand-même). Bien sûr, le circuit est inversé selon l'aller-retour et/ou les sites 1 et 2 des ensembles AADL situés de part et d'autre du 4ème périphérique. Enfin, il y a une troisième alternative tout aussi fastidieuse, valable celle-ci uniquement pour sortir du pôle urbain, celle suggérant d'emprunter, via la rocade toujours, la route menant vers Aïn El-Beïda pour, à partir d'un petit rond-point, rallier Oran en passant par le chemin vicinal longeant le cimetière.
DE LONGS DETOURS FAUTE D'UN RACCOURCI
Bref, faute d'une voie desservant ces centres urbains, c'est une longue et lassante boucle qui doit être parcourue pour y accéder. Se pose dès lors la question du non-lancement à temps (en parallèle avec le début d'édification des bâtiments ou avec un léger recul, à tout le moins, à l'effet de synchroniser les différentes actions comme le veut l'abc même de l'urbanisation) des solutions de connexion routière de ce nouveau pôle s'étendant sur un périmètre foncier de près de 1.500 ha, à cheval sur trois communes : Oran, Es-Sénia et Misserghine. Faute de quoi, on peut parler sans risque d'être démenti d'un enclavement partiel, du moins, de ces nouvelles cités -dont on osait dire avec une velléité inouïe «intelligentes»- construites dans une zone rocheuse coincée entre la Sebkha et la rocade sans aucune issue directe pour rallier la ville. Evidemment, les transports en commun, les bus et les taxis, subissent les mêmes contraintes pour desservir ces ensembles urbains, avec toutes les répercussions que cela suppose en termes de disponibilité, temps de déplacement, désagréments du parcours, prix de la course, etc. Et sous la pression infernale de la crise du logement et ses implacables règles auxquelles nulle formule d'habitat ne déroge, c'est toujours la logique du «on remet les clés puis on verra» qui est de mise. Cela s'applique pour tout, y compris les équipements publics, les services, les commodités, les routes, les passerelles…
Le pôle urbain Ahmed Zabana, lui, a eu d'ailleurs sa passerelle. Depuis presque une année. Ce projet de génie civil de 48 millions DA a soulagé un tant soit peu les habitants de la cité 2.700 logements location-vente d'Aïn El Beïda. Eux qui, huit ans durant, devaient traverser quotidiennement au péril de leurs vies la voie express du 4ème périph. Leurs voisins des autres îlots épars, quant à eux, n'ont qu'à prendre leur mal en patience en attentant leur propre passerelle pour pouvoir enjamber en toute sécurité l'autoroute de tous les dangers. L'axe très emprunté notamment par les poids lourds de transport et autres engins de travaux publics qui sèment la terreur, causant régulièrement des dégâts matériels et parfois fauchant la vie aux automobilistes comme aux piétons.


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