«Je ne prendrai pas de calendrier cette année, car j'ai été très mécontent de celui de l'année dernière!» Alphonse AllaisDepuis qu'Internet existe et que le téléphone portable est devenu à la portée de toutes les bourses moyennes, et en attendant la généralisation de la 3G, le service des postes chargé de la distribution du courrier chôme à une époque où jadis il souffrait de surcharge: les messages oraux ou les SMS ont remplacé les cartes postales devenues tout d'un coup désuètes. Pourtant, ces cartes naïves qui évoquent un paysage ou un dessin où la neige est le principal sujet du tableau, avait ce charme discret qui commençait à vous enchanter au moment même où on découvrait le pli dans la boîte postale. C'est un moment plein d'émotion quand on essaie de deviner, à travers l'écriture, le style ou le cachet postal, l'origine de la missive. On sait alors que quelque part, quelqu'un a pensé à vous et qu'il s'est donné la peine de faire quelques gestes pleins de tendresse et d'affection. Cela devient rarissime.Pourtant, en cette fin de mois assez tempérée pour la saison,, j'ai eu la surprise de découvrir dans ma boîte aux lettres, un courrier émanant d'un lecteur (fidèle) habitant un petit hameau situé sur une route peu fréquentée entre Tizi Ouzou et Aïn El Hammam. Ce lecteur attentionné, après les salutations d'usage et son avis sur les différentes rubriques qui composent le journal, a tenu à adresser ses voeux à tous ceux qui, tous les jours, s'arment d'une plume pour combattre la morosité du quotidien et contribuer à mettre en éveil la conscience des citoyens qui ont tendance à sombrer dans le fatalisme et l'impuissance déclarée. Il a surtout mis en évidence la fragilité du statut de journaliste ou tout simplement de celui qui libère son expression sur Internet. Vous pouvez vous rendre compte, m'a-t-il écrit, que la vitesse de la justice n'est pas la même pour tout le monde: une décennie pour mettre la main sur un rapace de haut vol et quelques heures pour embastiller un internaute imprudent. Je souhaite que l'association pour la lutte contre la corruption ait un meilleur avenir que tous les observateurs, commissions, institutions qui ont été créés pour seulement amuser la galerie. J'ai espoir, qu'un jour, les ministres, les technocrates et les députés qui décident des prix de l'eau, du gaz et de l'électricité, du téléphone, du taux de remboursement des médicaments, de la liste des médicaments remboursables soient logés à la même enseigne que ceux à qui ces règlements sont imposés: c'est-à-dire qu'ils s'acquittent de tous les frais qu'ils occasionnent, qu'ils paient même leurs frais d'essence, leur loyer et... leurs impôts.Je souhaite que la paix soit restaurée entre les Algériens de Metlili et ceux de Ghardaïa. Je souhaite enfin l'ouverture complète de l'audiovisuel pour pouvoir choisir à notre gré nos Sabbahyate, ou nos journaux télévisés et qu'on remplace la voix de son maître par la vox populi.Enfin, je souhaite à tous les jeunes de mon âge qui ne font pas partie des statistiques du ministère des Affaires sociales et qui passent leur journée entre les dominos, le mur et la télé, d'obtenir un visa pour ailleurs ou alors simplement, un job décent qui puisse me permettre d'acheter du lait upérisé puisque le lait en sachet n'est pas toujours disponible. Je ne peux pas demander au ministre des Finances de changer tous les billets de banque scotchés, puisque même ceux-là me font cruellement défautEnfin, je souhaite à toutes les rédactions des journaux qui donnent des couleurs à nos kiosques, une année prospère et beaucoup de publicité: l'argent est le nerf de la guerre. Meilleurs voeux de santé pour tout le monde et mort aux vaches!
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Posté Le : 06/01/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Selim M'SILI
Source : www.lexpressiondz.com