Voeu d'intolérance

Le ministre du Tourisme voudrait développer une industrie touristique en Algérie selon une stratégie qui prend en compte les valeurs algériennes et musulmanes, et non les valeurs universelles.
Cela comme si le tourisme était soluble dans l'intégrisme et dans le refus des spécificités culturelles de l'autre. Un tourisme du refus est un tourisme voué à n'être qu'un projet éternel, pas même un tourisme valable pour tous les Algériens, car tous n'adhèrent pas forcément aux valeurs dont le ministre du Tourisme prétend être celles de tous les Algériens. Enfermer tous les Algériens dans un v'u d'intolérance et de refus des différences en prônant la démagogie de l'identité culturelle n'est pas un discours digne d'un ministre du Tourisme, mais plutôt des propos qu'on pourrait, sans que cela ne dérange personne, mettre dans le discours routinier d'un ministre des Affaires religieuses. Quant à ce qui est dénoncé par ce même ministre, à savoir «les boîtes de nuit» et autres lieux, dont la distribution territoriale n'a pas été toujours judicieuse, il relève d'une réalité socio-culturelle qui fonde la diversité par laquelle l'Algérie entend se structurer, à cette nuance que la marginalisation d'une certaine culture, durant les deux dernières décennies, a transformé certains lieux de divertissement nocturne en tripots qu'il faudrait 'uvrer à réhabiliter. Pour ce qui est des valeurs algériennes, l'une d'elles et qui est particulièrement chère aux Algériens, c'est la franchise et le mépris de l'hypocrisie qui nous fait nous poser la question de savoir pourquoi le ministre du Tourisme et des Affaires inquisitoriales ne dénonce pas l'importation des boissons alcoolisées et des cigarettes ; ces produits aussi ne reflètent pas les valeurs musulmanes.