Algérie

Vivre sans la rente...



Vivre sans la rente...
Les prix du pétrole devraient rester durablement bas et l'Algérie est désormais appelée à apprendre à vivre avec? ! Cette sentence, qui émane, ni plus ni moins, du tout-puissant Fonds monétaire international (FMI), rend on ne peut mieux compte de toute la gravité des choix qui s'imposent aujourd'hui à l'Algérie, tant sur les plans économique et social qu'en matière d'orientations politiques et institutionnelles. Des facettes, en effet, intimement liées, pour un besoin de refondation globale, longtemps muselé par la rente du pétrole cher et qui devient aujourd'hui plus que jamais urgent et incontournable.Au travers de ses appels répétés ces derniers mois en vue d'amorcer d'indispensables réformes structurelles avant qu'il ne soit trop tard, l'institution de Bretton Woods, dont le simple nom suffit à suggérer de cruelles conditions d'ajustement et d'austérité, ne fait pourtant qu'émettre un avis, somme toute évident, sur la situation économique de l'un de ses membres. A raisonner par raccourcis, le FMI ne fait ainsi que prévenir de l'urgence de réformer les structures de l'économie nationale, tant que les finances du pays peuvent encore permettre de le faire sans avoir à passer par de quelconques conditionnalités de potentiels créanciers, dont le Fonds lui-même. Plus les ajustements dictés par la fin de la rente tardent à être mis en place, plus leur impact risque de devenir à terme inéluctable, douloureux et brutal. Arrêt définitif et non simple ciblage des subventions, dévaluations administratives et drastiques et non glissement contrôlés du dinar, fin de la croissance publique, chômage et précarité pourraient alors s'installer tels de cruelles fatalités auxquelles le commun des Algériens n'aurait plus qu'à s'accommoder. S'il semble encore raisonnablement évitable, un tel triste sort est cependant d'autant plus à redouter que les promesses officielles d'alternatives à la rente perdent chaque jour un peu plus en crédibilité.Du cafouillage incongru autour des politiques de rationalisation des importations, à l'émergence finalement douteuse d'une industrie automobile nationale, en passant par les remaniements opérés récemment dans le secteur des hydrocarbures, rien, en effet, n'incite véritablement à placer foi en une éventuelle stratégie efficiente de sortie de crise. Un sentiment de doute collectif s'installe en somme à mesure surtout que s'évanouit la rente et que le gouvernement affiche de redoutables velléités d'agir à coups d'injonctions et de circulaires pour imposer désormais le consensus autour de ses priorités politiques et de ses arbitrages économiques. Rude et délicate risque d'être ainsi la fatalité d'apprendre désormais à vivre sans la rente du pétrole cher.


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