Algérie

Vivre dans sa voiture


D'abord, un peu de pédagogie verticale ; rappelons à notre cher gouvernement que la mission première d'un ministre n'est pas de se construire une villa à Dély Ibrahim ou d'acheter le dernier 4x4 à son fils. Le rôle d'un gouvernement est d'améliorer les conditions de vie des citoyens, secteur par secteur. Avec cette nouvelle rentrée, on peut constater que les mêmes problèmes, qui existaient l'année dernière, sont encore là, ce qui devrait entraîner le retrait du salaire des 12 derniers mois du compte bancaire des ministres concernés. Pour ne citer qu'un fléau, les embouteillages ont repris de manière monstrueuse, avec pour conséquence pour celui qui a des enfants à l'école ou une affaire à régler, de passer la journée dans sa voiture sans pour autant être payé pour le faire. Avec l'aimable concours du ministère de l'Intérieur (il y a plus de barrages à Alger que de cybercafés), celui des ministères des Transports (aucun plan de circulation n'a été élaboré pour Alger), des Collectivités et de l'Aménagement (toutes les administrations sont à Alger), la situation est à l'image de ce gouvernement installé depuis 10 ans : bouchée, impossible, stressante, voire humiliante quand on connaît les salaires des ministres. Des solutions sont évidentes, en finir une fois pour toutes avec le terrorisme pour supprimer les barrages à Alger et déplacer la capitale pour respirer, en se demandant s'il y a d'abord une volonté politique pour le faire. En Italie, pays qui n'est pourtant pas le plus exemplaire, il y a un ministère de la simplification. Sa mission, simplifier la vie des citoyens. On ne demandera pas au Premier ministre d'en créer un, il serait capable de le faire, en créant un conseil d'étude pour une commission de réflexion chargée de faire une enquête de viabilité sur le sujet. Non merci. Juste qu'il fasse un tour à Alger, sans chauffeur, escorte et gyrophare.
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