Algérie

Vivre à la sueur de son front Aïn Beïda (Oum El Bouaghi)



Vivre à la sueur de son front Aïn Beïda (Oum El Bouaghi)
En l'absence d'une quelconque formation, des jeunes et moins jeunes ont recours à la force de leurs bras, pratiquant un métier ingrat, quoique digne, mais sans aucune couverture sociale.Très tôt le matin, le carrefour Mansouri Ali (ex-boulevard du Nord), voit affluer beaucoup de gens, proposant la force de leurs bras aux maçons et aux camionneurs pour charger ou décharger des matériaux de construction, démolir un mur ou creuser une tranchée pour la pose de buses. Ils sont âgés entre 25 et 60 ans et ont à leur charge, pour la plupart, une famille. Beaucoup d'entre eux ont pris possession de ce grand boulevard traversé par les camions chargés de briques, de parpaings, d'hourdis, de pièces de carrelage, de ciment', il y a déjà plus d'une vingtaine d'années. Les camionneurs les connaissent tous et les appellent par leurs noms quand ils les sollicitent pour un travail.
Baki, un manutentionnaire qui vient quotidiennement de la ville voisine de Berriche, appartient à cette catégorie de gens qui ne rechignent pas devant la tâche. «Je suis obligé de gagner ma croûte, et c'est pour cela que hiver comme été, je loue la force de mes bras à ceux qui me sollicitent pour n'importe quelle besogne», nous avoue-t-il. Salah, un autre manutentionnaire, père de famille, travaille dans les mêmes conditions que Baki. «Nous n'avons pas acquis de spécialité pendant notre prime jeunesse, alors nous sommes astreints à accepter ce travail pénible», nous dit-il, avec une pointe d'amertume dans la voix. D'où viennent-ils ' La majorité habitent dans les pauvres cités périphériques, dont Haï Essalem, un no man's land aux apparences de gros bourg mal fagoté.
Les habitants de ces lieux ont appris à l'école de la vie à ne compter que sur eux-mêmes, au lieu de courir d'un bureau à un autre pour demander une quelconque aide sociale. «Moi, nous serine, Baki, tendre la min pour recevoir une aide, jamais je ne ferai cela. J'ai fait mien le proverbe qui dit : où trouver une main secourable ' Au bout de votre bras. C'est cela ma devise». Tous les autres manoeuvres, ou manutentionnaires partagent cet avis. ,S'ils sont là c'est pour gagner dignement leur croûte, en creusant des tranchées, démolissant des murs entiers, déchargeant de gros camions, transportant de lourds fardeaux ...Mais hélas, tout cela sans couverture sociale. Qui les prendra en charge en cas d'accident ou de maladie '


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