Algérie

Vive opposition de la population



Vive opposition de la population
Dans une lettre ouverte adressée au président de la république et massivement paraphée, la population d'Aliouene refuse que ce soit cinq personnes parmi elle qui soient désignées du doigt dans l'affaire opposant le village au responsable d'une carrière qui a fait l'objet d'une protestation mouvementée. Elle demande « le jugement du patron de la SARL et de tous ceux qui sont derrière la non-application des arrêtés de fermeture ». Les prémices de ce mouvement de protestation remontent à 2003.Le début d'automne aura été houleux et mouvementé pour la population de ce quartier. En plein mois de ramadhan, la nouvelle a vite fait le tour de toute la localité : les chantiers de la carrière SARL Littoral Agrégats, sise au lieudit Col de Kefrida, sont en feu. En effet, des dizaines d'habitants du village, en colère, ont décidé de passer à un niveau supérieur de leur contestation en procédant à l'occupation du site et à la démolition d'engins. La raison ' La fameuse carrière se trouvant juste en amont de la source alimentant leur village est rendue responsable de la détérioration de celle-ci : des eaux troubles, selon eux, et qui sont en constante diminution.Une semaine plus tard, sur plainte de l'exploitant de la carrière, cinq personnes sont convoquées par la brigade locale de la gendarmerie pour les besoins de l'enquête portant sur la démolition des biens d'autrui. Ce n'est qu'en date du 22/09/2007 que les autorités décident de réagir. Un arrêté de fermeture, référencé 07/1090, est pris par le wali de Béjaïa, confirmé par une correspondance adressée à l'APC et à la daïra d'Aokas par la direction de l'Environnement de la wilaya. Cela suite à une visite d'inspection effectuée sur le site par l'Agence Nationale de la Géologie et du Contrôle Minier en date du 04/01/2006 et s'étant soldée par une mise en demeure « conformément à l'article 39 du décret 02 65 du 06/02/2002 définissant les modalités et procédures des titres miniers ».L'exploitant a été mis en demeure de remédier aux infractions constatées lors de ladite visite et de « respecter les engagements signés dans le cahier des charges », peut-on lire dans la correspondance adressée au concerné. Mais, toujours selon la même requête et les habitants du village que nous avons approchés, les décisions de fermeture n'ont pas été appliquées. C'est alors qu'ils vont à la rencontre du gérant de la carrière, lui expliquer les dégâts ayant endommagé la source, à savoir les infiltrations de la nappe et la diminution des eaux. Le patron de la SARL, que nous n'avons pu hélas joindre pour avoir sa version des faits, fort d'un titre minier dument délivré par la tutelle (n° 25 82 du 04/01/2006) est de toute évidence fondé à défendre ses droits légitimes ; au moment où les cinq personnes citées dans l'affaire crient à l'injustice.« Comment accuser un groupe d'individus alors que c'est tout un village qui s'oppose au projet ' », s'insurge un des citoyens d'Aliouene, Nadir Bellouze. Les rédacteurs de la missive parlent de « pourrissement administratif » au vu du retard pris par les autorités dans le règlement de cette affaire. Nos interlocuteurs, des habitants de ce grand quartier, assurent avoir saisi à temps les services de l'APC, de la daïra, de la wilaya, de l'Environnement et de l'ADE sans que cela ne suffise à exhorter ces derniers à agir avec diligence.


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