Vive la «révolution» !

Les «pseudo-révolutions » arabes ont, paraît-il, éclaté à cause de Bouazizi, un jeune Tunisien qui s'est immolé par le feu. Soit, le mal-vivre pourrait être insupportable chez certains sujets au point où ils préfèrent mettre fin à leurs jours au lieu de la supporter passivement ou lutter contre.
Cet événement, semble-t-il, a été exploité une fois que la grogne populaire a pris de l'ampleur. En adoptant ce principe qu'un suicide pourrait déclencher des émeutes et amorcer une «révolution», on pourrait notamment se demander ce à quoi on pourrait s'attendre dans le cas où les suicides deviendraient quotidiens. Une question que nous poserons à Barack Obama qui a décrété le 23 mars dernier que les violations des droits de l'homme où que ce soit dans le monde et tel que son Administration les conçoit portent directement atteinte... à la sécurité nationale des Etats-Unis ! Ce qui nous amène dans la logique obamienne à déclarer la guerre à toute personne qui violerait les droits de l'homme. Toutefois, ce qui frise la démence dans cette conception obamienne, c'est que le bonhomme oublie chaque jour de nettoyer devant sa porte. Outre la misère sociale qu'endurent les couches défavorisées américaines, outre la violation de leurs droits prétextée par le fameux Patriot Act à multiples visages, voilà que son armada, qui n'a jamais cessé de violer les droits de l'homme en Irak, au Pakistan et en Afghanistan, pour ne citer que ces pays, est en train de subir le revers de ses crimes. Les pauvres âmes des civils tués ici et là semblent torturer leurs bourreaux. Ainsi, selon l'agence IRIB, citant les médias américains, le taux de suicide parmi les soldats en 2012 a largement dépassé les prévisions, selon le dernier rapport officiel de Pentagone. Au premier trimestre, 154 soldats américains se sont suicidés, ce qui en moyenne un suicide par jour. Le taux de suicide chez les militaires américains a augmenté de 18 % par rapport à la période de l'année précédente, a révélé le Pentagone. Au vu donc de ces suicides à répétition, on se demanderait, bien évidemment, pourquoi les populations américaines en général et les familles des victimes en particulier n'ont-elles pas déclenché une «révolution» ' Alors ' Ce phénomène «révolutionnaire» serait-il propre aux seuls «Arabes». Apparemment, oui. Si l'on se fie aux dernières nouvelles, le candidat des Frères musulmans à la présidentielle en Egypte Mohammed Morsi, qui a promis, lors d'une conférence de presse consacrée à la décision de la Cour constitutionnelle sur la dissolution du Parlement, qu'une nouvelle révolution gagnerait le pays si les résultats du second tour sont falsifiés. Et là, il faut s'entendre sur le principe de «falsification». On peut, certes, falsifier des élections mais pas une tomate ou un couple de radis en tenue d'Eve et d'Adam. A ce propos, les «frèros» de La Ligue populaire islamique égyptienne mettent en garde contre la consommation de la tomate «chrétienne». En découpant une tomate en deux, ces éclairés, dans leur obscurantisme (oxymore oblige), ont découvert une croix faite par Dame Nature. (c'est la faute aux OGM, dira-t-on). C'est ce qu'ils appellent la tomate «chrétienne». Euréka !!! Maintenant si une nouvelle «révolution» éclate, ce n'est donc pas à cause d'une immolation ou d'une prétendue falsification, mais bel et bien à cause d'une simple tomate «chrétienne». Enfin, je plains ce couple de radis en tenue d'Eve et d'Adam qui vont recevoir les fameux cent coups de fouet. «Vive la révolution !»