Algérie

Viticulture à Boumerdès: Une production de 2,4 millions de quintaux prévue en 2016



Viticulture à Boumerdès:  Une production de 2,4 millions de quintaux prévue en 2016




La wilaya de Boumerdès occupe toujours la première place en production de raisin de table à l’échelle nationale.

«Les prévisions pour l’année en cours tablent sur une récolte de 2,4 millions de quintaux, contre un record de 2,8 millions de quintaux enregistrés en 2015», dira Rachid Messaoudi, chef du service de production et d’appui technique à la DSA de Boumerdès.

Selon lui, la superficie totale de la culture viticole à Boumerdès est de l’ordre de 11.000 hectares. La majorité de ces terrains se trouve dans la partie est de la wilaya de Boumerdès, notamment à Dellys, Baghlia, Sidi Daoud, Bordj Menaïel, Legata, Issers....où l’on trouve les vastes vignobles. De nouvelles plantations commencent à s’étendre aussi à l’ouest de la wilaya, notamment à Corso, Khemis El Khechna et Boudouaou. La croissance de la culture viticole est passée à la vitesse supérieure.

Chaque année, la surface dédiée à la viticulture augmente d’environ 500 ha. Cependant, les contraintes des viticulteurs sont nombreuses. En premier lieu, le manque d’eau pour l’irrigation des vignobles. Cette situation oblige les fellahs dans certains cas à avoir recours à des piquages illicites des conduites d’eau potable pour irriguer leurs champs.

«80% des viticulteurs exploitant les retenues collinaires n’ont pas l’autorisation des services de l’hydraulique», déplore le chef de service de la DSA de Boumerdès.

Néanmoins, l’utilisation des nouvelles techniques d’irrigation économisant l’eau, notamment la méthode du goutte-à- goutte, commence à s’installer au fur et à mesure dans la filière viticole, d’autant plus qu’elle est subventionnée par l’Etat.

L’autre contrainte à laquelle sont confrontés les viticulteurs, c’est la commercialisation de leurs produits. La wilaya de Boumerdès ne dispose pas d’un marché de gros des fruits et légumes. Les commerçants sont obligés de se déplacer jusqu’aux vignobles pour conclure leurs transactions avec les viticulteurs. Mais dans la plupart des cas, ce sont les viticulteurs eux-mêmes qui commercialisent leurs récoltes. Les répercussions sur les prix sont d’ailleurs visibles.

Cette année, malgré l’abondance de la production, le prix d’un kilogramme de raisins de moyenne qualité a atteint les 100 DA, contre 50 DA les années précédentes.

Les fellahs déplorent aussi l’inexistence d’une industrie de transformation et de conservation des produits agricoles dans la wilaya de Boumerdès. Des tonnes de produits agricoles de haute valeur, notamment les raisins se détériorent vite et finissent dans les décharges publiques.

La main-d’œuvre dans la filière viticole se fait aussi rare, surtout pour l’entretien et la récolte. Généralement, ce sont les étudiants qui sont recrutés comme travailleurs saisonniers lors des vacances d’été.



La variété «red globe» gagne du terrain

En plus d’être les premiers producteurs de raisin de table, les vignobles de Boumerdès cultivent plus d’une dizaine de variétés de ce fruit. Le «sabel» ou «dabouki» est la variété la plus répandue. Sa culture s’étale sur une superficie de plus de 6.000 ha. Son rendement par hectare peut atteindre les 800 quintaux. Cependant, cette variété se détériore quelques heures après sa cueillette.

La récolte doit être commercialisée et consommée en moins de deux jours. D’autres variétés appréciées occupent le terrain aussi. La «cardinale» avec 2.143 ha, «gros noir» avec 2.010 ha, etc. Les variétés dites nobles, comme le muscat, le dattier, l’italia, la sultanine et autres sont moins cultivées du fait de leurs faibles rendements et faible résistance aux maladies.

Par ailleurs, la variété «red globe» occupe de plus en plus d’espace ces dernières années, notamment dans les nouveaux vignobles. Elle est reconnue pour sa robustesse et sa résistance après la cueillette. Son fruit peut tenir pendant plusieurs jours sans se détériorer, sauf que son cépage est très sensible aux grandes chaleurs.O. Arbane

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Photo: L’industrie de transformation et de conservation n’est pas encore lancée

Omar Arbane



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