Les exploitations irriguées représentent aujourd'hui plus de 15% de la surface agricole utile alors qu'elles n'étaient que de 4% en 1999Le stockage et la distribution de l'eau se sont nettement améliorés, mais l'Algérie n'a pas encore totalement réglé l'équation de la soif.En l'espace de 18 ans, la superficie agricole irriguée a triplé en Algérie, passant de 350 000 hectares en 1999 à près de 1,3 million d'hectares en 2017.Cette bonne nouvelle a été annoncée par le directeur de la régulation et du développement de la production agricole, Chérif Omari qui a estimé que cette surface atteindra les 2 millions d'hectares en 2020.Les exploitations irriguées représentent aujourd'hui plus de 15% de la surface agricole utile alors qu'elles n'étaient que de 4% en 1999.C'est la généralisation des techniques du goutte à goutte, de l'aspersion notamment et l'adoption de systèmes économes en eau qui ont permis ce résultat. On espère ainsi épargner quelque deux milliards de m3 d'eau pour pouvoir arroser convenablement 200.000 à 300.000 hectares supplémentaires dans les prochaines années.L'eau a également été au centre de l'entretien qu'a eu hier le ministre des Ressources en eau Hocine Necib avec l'ambassadeur espagnol Cabans Ansorena.Les ingénieurs ibériques dont le pays possède un climat identique à celui du nord de l'Algérie et souffre donc par endroits de la sécheresse sont très créatifs dans ce domaine. Ce sont eux qui ont par exemple imaginé la fabrication d'une gigantesque poche remorquée par bateau pour le transport de l'eau douce en provenance des pôles.L'Algérie a moins besoin, pour l'instant en tout cas, de recourir à des procédés de science-fiction pour étancher la soif de ses habitants, de ses animaux et de ses végétaux. Il lui suffit, disent les spécialistes, d'arrêter le gaspillage du liquide vital et mieux le capter en construisant plus de barrages.Selon des chiffres officiels, le pays a des capacités de stockage de huit milliards de mètres cubes grâce à un réseau de 75 barrages que renforceront bientôt neuf autres nouveaux ouvrages de 500 millions de mètres cubes.En comparaison, le Maroc dispose de 140 grands barrages et une capacité de stockage de 18 milliards de m3.L'Algérie a cela dit augmenté son débit en bâtissant plusieurs stations de dessalement qui fournissent environ deux millions de mètres cubes par jour.Toutefois, la plus véritable réserve algérienne se trouve au sous-sol du Sahara qui renferme la plus grande étendue d'eau douce du monde. Dans une cuve qui équivaut à deux fois la superficie de la France continentale, coule une mer de 50.000 milliards de mètres cubes, soit 50 000 fois le volume retenu par le barrage de Beni Haroun dans la wilaya de Mila.Répartie entre l'Algérie (70%), la Libye (20%) et la Tunisie (10%), la nappe peut couvrir les besoins de la planète pendant cinq mille ans. Mais, attention, préviennent les spécialistes, les multiples couches qui la composent sont fragiles et peuvent dangereusement se mélanger puis se contaminer en cas de mauvaise manipulation.Un tel scénario aboutira à un désastre écologique de taille historique.C'est pourquoi, les trois pays du Maghreb ont mis en place en avril 2005 un mécanisme de gestion équitable et raisonnable de leurs ressources en eaux profondes dont la nappe fait partie. Sauf que la Libye gaspille inconsidérément le contenu du réservoir depuis la création au début des années 1990 de sa rivière artificielle.L'Algérie qui table sur le développement de l'agriculture saharienne s'est montrée plus prudente avec l'utilisation de cette manne. Le transfert des eaux de In Salah à Tamanrasset par une canalisation souterraine longue de 700 km n'est en rien comparable avec le débit pompé par les voisins.De toute façon, l'eau est capricieuse. Si on ne la respecte pas, sa source tarit et c'est la soif qui guette les imprudents.Dans le monde, environ 1 milliard de personnes n'y ont pas un accès direct et 14% de la population mondiale s'abreuvent à l'eau de surface provenant, par exemple, des rivières, des étangs ou des lacs.En Algérie, le territoire est à 90% désertique et seulement 40% des habitants reçoivent de l'eau sans interruption, mais la situation de pénurie chronique qui affectait le pays jadis n'a plus vraiment cours, sauf dans certaines régions éloignées des grands centres urbains.Quant à l'agriculture, elle est en grande partie soumise à la clémence du ciel. Le pays bénéficie de 12 milliards de m3 d'eau de précipitations par an, mais en perd énormément faute d'avoir suffisamment d'infrastructures de stockage.Avec l'augmentation de la population, la demande augmentera et sans anticipation des besoins, l'eau deviendra le principal enjeu politique puisque, apparemment, la crise de logement est en passe d'être réglée.
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Posté Le : 17/08/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed BADAOUI
Source : www.lexpressiondz.com