Algérie

Visite officielle de Abdelaziz Bouteflika au Qatar


Doha et Alger réservés sur « l?Opep du gaz » Deux grands producteurs de gaz, l?Algérie et le Qatar, entendent coordonner leurs efforts pour élaborer une stratégie future pour cette source d?énergie. L?Algérie et le Qatar ont deux points communs : les deux possèdent d?immenses réserves gazières et les deux sont réservés à l?idée de créer une Opep du gaz. Le président algérien, qui est en visite officielle à Doha depuis le 21 avril, a laissé le soin à son ministre de l?Energie et des Mines de l?exprimer à demi-mot. Cité par le quotidien qatari Al Raya, Chakib Khelil a déclaré que l?Algérie et le Qatar vont « coordonner leur position » dans le cadre du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG). L?actuelle structure du FPEG plaît autant à Doha qu?à Alger. « A l?heure actuelle, il faut renforcer ce forum en termes d?organisation, de ressources humaines, de projets et de financements », a expliqué M.Khelil, repris par le quotidien Al Watan, autre journal qatari. Pas d?Opep du gaz pour l?instant. Ce n?est pas forcément la position de la Russie, du Venezuela, de l?Iran, du Nigeria et de La Libye, tous grands producteurs du gaz. Fin avril 2008, Téhéran va abriter une réunion du FPEG devant trancher sur les nouveaux statuts. Le souhait de Moscou, de Caracas et de Téhéran est de transformer le FPEG en Opep du gaz. Kommersant, journal des milieux des affaires russes, a rapporté dernièrement que Moscou veut proposer des « statuts modérés » pour le FPEG. Manière de ne pas brusquer les choses même si le forum aura, à l?avenir, à élaborer une méthode pour déterminer le prix du gaz et discuter des tracés des infrastructures futures de transport du gaz par canalisations. L?Iran aurait voulu plus autant que Tripoli. En juin, un groupe d?experts rendra publics à Moscou ses travaux sur la faisabilité économique et stratégique de la création de l?Opep du gaz. Pour l?instant, l?Iran fait le contraire de ce qu?a fait l?Algérie avec le géant gazier Gazprom. Téhéran, selon le ministre du Pétrole, Gholam Hossein Nozari, cité par l?agence russe Ria Novosti, va signer un accord avec Gazprom pour développer de nouveaux projets dans les grands gisements gaziers et pétroliers de South Pars et de North Azadegan. Les réserves avérées de gaz en Iran s?élèvent à 28 000 milliards de mètres cubes. L?Algérie a raté son accord avec Gazprom. Le patron de Sonatrach, Mohamed Meziane, s?est expliqué sur la question en marge du Forum international de l?énergie de Rome. « Nous étions intéressés par l?exploration en Russie et eux par la même chose. Nous étions aussi intéressés par un projet de gaz naturel liquéfié (GNL) au nord de la Russie, qui n?a pas été réalisé », a dit le PDG de Sonatrach sans trop de détails, repris par l?agence française AFP. 140 millions de dollars d?investissements L?accord prévoyait pourtant l?exploration, l?extraction, le développement d?infrastructures gazières et la vente de gaz. Les entreprises participent, selon lui, aux appels d?offres pour la construction du gazoduc Transalia qui prend départ au Nigeria pour rallier l?Europe en passant par l?Algérie, sur un tracé de 4000 km. A Doha, M.Khelil a parlé de la possibilité d?exportation du GNL et partage de marchés entre les firmes qatarie et Sonatrach. Mais au bout de la visite de trois jours de Abdelaziz Bouteflika, aucun accord ne sera signé entre les deux pays dans les domaines gazier et pétrolier, mis à part cette intention de produire du gaz en Mauritanie, en projet mixte entre Sonatrach et une entreprise qatarie. Le président algérien a eu des discussions hier avec Fayçal Ben Qassem Al Thani, président de l?association qatarie des hommes d?affaires, et avec Cheikh Ali Ben Jassem Al Thani, vice-président du bureau qatarie d?investissement extérieur. Si l?investissement qatari en Algérie (à peine 140 millions de dollars) n?a pas encore atteint le niveau de celui de l?Egypte et des Emirats arabes unis, il y a une volonté des opérateurs économiques de lancer des projets dans le bâtiment, l?agriculture, les banques et le tourisme. Ouakoud Qatar est intéressé par la conception et la gestion futures de stations de distribution de carburant, notamment sur le tracé de l?autoroute Est-Ouest. Concurrence aérienne La firme qatarie entre, de ce fait, en concurrence directe avec le français Total qui a les mêmes perspectives d?investissement. La Qatar Airways, qui a décidé d?assurer des dessertes quotidiennes sur Alger à partir de juillet 2008, va également devoir affronter une grande concurrence, celle de la compagnie chinoise China Eastern Airlines qui s?apprête à ouvrir une ligne aérienne avec Alger, à partir de Pékin et de Shanghai. La plupart de la main-d??uvre asiatique qui travaille en Algérie transite par Doha pour l?aller et le retour. Karim Djoudi, ministre des Finances, cité par l?agence officielle APS, a annoncé que l?Algérie et le Qatar signeront bientôt un accord sur la non-double imposition pour encourager les hommes d?affaires algériens et qataris à investir dans les deux pays. Il a confirmé, dans la foulée, la réunion prochaine de la commission mixte pour, a-t-il dit, examiner les moyens de « renforcer les relations bilatérales, notamment dans les domaines de l?investissement et du commerce ». Cette commission mixte ne s?est pas réunie depuis six ans !
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