Algérie

Visite éclair


Contrairement à son habitude où il sillonnait de part en part la Foire internationale d'Alger, volant d'un stand à un autre, serrant les mains des représentants des exposants étrangers et nationaux, publics et privés, s'informant sur leurs produits, Bouteflika a effectué, samedi, jour de l'inauguration de la 42e FIA, une visite éclair au Palais des expositions aux Pins maritimes d'Alger. Vingt-cinq minutes, chronomètre en main : c'est le temps record qu'aura passé le président de la République à la Foire internationale d'Alger. Tous les stands, aussi bien nationaux qu'étrangers, s'étaient préparés pour accueillir le chef de l'Etat qui bouscule souvent les règles du protocole pour débarquer dans un stand où il n'était pas officiellement annoncé.Peine perdue. Non seulement Bouteflika n'avait pas cette fois-ci beaucoup de temps à consacrer à la foire que l'on présente pourtant traditionnellement comme un événement économique et commercial majeur dans la vie du pays, mais bien plus, il n'avait pas, selon toute apparence, le c'ur à la fête. Sinon comment expliquer ce passage à très grande vitesse à la Foire internationale d'Alger qui trahit quelque part une volonté de sacrifier beaucoup plus à une formalité, à un rituel présidentiel, que de porter véritablement un message d'encouragement aux opérateurs économiques nationaux et étrangers et de partenariat bien compris entre les deux parties. Il est vrai que matériellement on ne peut pas demander à un chef d'Etat qui n'a pas que cela à faire de visiter l'un après l'autre la centaine de stands de sociétés qui prennent part à l'édition de cette année. Mais le choix de s'arrêter à un stand et pas à un autre n'est jamais fortuit. Cette fois-ci le chef de l'Etat a décidé de faire court en limitant sa visite à quatre stands étrangers qui sont dans l'ordre : l'Italie, la France, les Etats-Unis d'Amérique et enfin le Canada.La Chine qui est le premier pays en termes de nombre d'exposants présents à la foire de cette année et qui plus est un partenaire économique et commercial privilégié de l'Algérie n'était pas inscrite sur l'agenda de la visite de Bouteflika. Omission volontaire ou involontaire ' Le sentiment de frustration aura traversé tous les stands nationaux et étrangers labellisés, lesquels s'estiment incontournables pour accueillir le président de la République.Les chancelleries étrangères des pays qui ont des liens économiques avec l'Algérie et des ambitions d'intensifier les relations avec ce pays furent sans nul doute déboussolées par cette sortie de Bouteflika. Un message que l'on va certainement tenter de décrypter à l'aune du nouveau climat des investissements régissant le système de partenariat en Algérie. Bouteflika avait-il un message particulier à faire passer en réduisant sa visite à la foire à sa plus simple expression, en visitant quatre stands étrangers triés sur le volet et en zappant tout le reste ' Aucun stand algérien, public ou privé, n'a reçu les faveurs de la visite du chef de l'Etat, qui aurait pu, au moins pour faire bonne mesure, marquer une halte, à titre symbolique, devant un pavillon national. Il ne l'a pas fait.Que faudrait-il comprendre par ce geste qui n'est certainement pas innocent ' Car on a du mal à comprendre que le chef de l'Etat ignorât ainsi la production nationale dans sa totalité au moment où le discours officiel n'a de cesse de mobiliser les opérateurs et les consommateurs autour des principes de la protection de la production nationale et de la nécessité de consommer algérien. Bouteflika est-il mécontent quant à la tournure prise par la FIA qui a perdu sa vocation de vitrine économique du pays pour devenir un bazar de bric et de broc ' Si c'est cela la raison fondamentale du peu d'intérêt manifesté par le président de la République à l'édition de cette année de la FIA, il aurait bien pu le faire entendre à qui de droit autrement, par des voix plus pertinentes et plus avenantes. A moins qu'il y ait d'autres raisons que la raison ignore.
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