Visite éclair

La société civile et les différentes forces légales existantes ont été oubliées, alors qu’elles auraient pu contribuer à une meilleure compréhension et une plus nette lisibilité de la situation propre à chacun des pays visités. Dans sa tournée maghrébine, sans la Mauritanie dont les responsables actuels traînent comme un boulet leur prise du pouvoir par la force, la secrétaire d’État américaine s’est contentée de distribuer des points à chacune de ses escales. La Libye pour ses efforts à faire partie des nations fréquentables, la Tunisie pour sa stabilité politique avec toutefois un “gentil” rappel à l’ordre quant à la situation des droits de l’Homme et de la liberté d’expression. Pour l’Algérie, elle s’est dite satisfaite de la coopération qui existe entre les deux pays dans la lutte contre le terrorisme.
Un périple bouclé en un peu plus de 48 heures et qui a consisté en des tête-à-tête officiels que venaient sanctionner des communiqués laconiques où aucune grille de lecture n’est possible. La société civile et les différentes forces légales existantes ont été oubliées, alors qu’elles auraient pu contribuer à une meilleure compréhension et une plus nette lisibilité de la situation propre à chacun des pays visités. Il est vrai que ce n’était pas le but du périple maghrébin de Condoleezza Rice. Une visite placée dans l’urgence pour avoir des assurances quant à l’approvisionnement en pétrole et gaz algériens et libyens au cas où… La guerre froide n’est pas loin avec les derniers événements de Géorgie et les échanges d’amabilités entre la Russie et les États-Unis. D’ailleurs, en Algérie comme en Libye, la secrétaire d’État n’a pas manqué d’éloges à l’endroit de ses interlocuteurs. Sinon comment expliquer ce soudain intérêt pour la région quand le tomber de rideau sur le dernier mandat de Bush est dans moins de deux mois ? Visite d’adieu des locataires de la Maison-Blanche et visite d’affaires pour les intérêts américains.