Algérie

Visite du ministre de la Jeunesse et des Sports à Annaba



Alors que le mystère continue d'entourer le coût de construction de la salle Omnisport «Safsaf» d'Annaba d'une capacité de 3.000 places censée être sophistiquée, le ministère de la Jeunesse et des Sports n'arrive toujours pas à démêler l'écheveau sur la vérité du prix de cette infrastructure pratiquée par les entreprises. Comme il n'a toujours pas levé le mystère des 26 milliards DA engagés par le Trésor public celui aussi des 2,54 milliards DA.Ceux-ci auraient été dépensés dans la réhabilitation du CREPS de Seraïdi. C'est cette même situation de flou total qui attendait le ministre de la Jeunesse et des Sports Raouf Salim Bernaoui et le wali Tewfik Mezhoud à leur arrivée dans cette infrastructure où ils étaient en visite de travail et d'inspection ce dernier lundi. Elle avait été ravagée par un incendie il y a une vingtaine d'années. Depuis, prévue pour être édifiée sur le même site du sinistre en quelques mois, cette infrastructure souffre d'un retard de plus de vingt années. En fait, la salle «Safsaf» de Annaba comptabilise déjà des avenants de 19 milliards cts. Elle est encore aux travaux des gros ?uvres alors qu'elle a déjà coûté la bagatelle de plus de 49 milliards de cts. Le projet prévu pour être équipé d'accessoires annexes, avait été lancé sous Hachemi Djiar et Mohamed Ghazi. En 2012, l'un et l'autre assuraient respectivement la direction du ministère de la Jeunesse et des Sports et wali de Annaba. Au vu du constat établi ce dernier lundi de septembre 2019, il n'y avait aucun travailleur sur le site.
Les rares chefs d'entreprises en charge des travaux étaient présents pour réclamer leurs dus. Salim Raouf Bernaoui devait inspecter ensuite «la pépinière des jeunes talents» à la cité Didouche-Mourad. Tout en refusant d'écouter des athlètes, leurs encadreurs et des parents sur les difficultés d'encadrement, infrastructurelles, d'équipements et indisponibilité des moyens financiers, il s'attardera à montrer sa maîtrise de l'épée. Et comme pour démontrer que rien n'a changé à Annaba en termes d'acquisition, les organisateurs ont programmé la visite de la base nautique du Belvédère. N'était la présence de quelques embarcadères sur ce site en bordure de mer datant de 1872, rien n'aurait changé. Pour la énième fois, les hôtes d'Annaba ont pris connaissance du projet de sa réhabilitation. Il reste qu'à chaque fois qu'il se retrouvait devant le mouvement associatif, le ministre ne s'attardait pas à laisser les jeunes et leurs encadrements poser leurs problèmes.
Comme ce fournisseur d'aliments du bétail qui depuis des années était le seul à fournir au club hippique le nécessaire en aliment pour 21 chevaux. «Cela fait des années que je n'ai pas perçu mon dû qui globalement a atteint un montant de 4 millions DA. Je vais être obligé de laisser tomber. Je ne peux pas continuer à jouer au bon samaritain même si c'est pour sauver des chevaux censés participer à des compétitions internationales où notre pays est représenté», dira un fournisseur. C'est cette représentativité sur laquelle reviendra Salim Raouf Bernaoui en abordant la question du financement des équipes nationales appelées à participer aux compétitions internationales dans un cadre olympique, mondial ou continental. Il révélera dans ce sens que : «? le Trésor public national a engagé 26 milliards de DA pour équiper et habiller les équipes nationales toutes catégories et disciplines confondues.
Or, nos représentants sous les couleurs nationales s'habillent et se préparent avec les mêmes équipements acquis en 2004. Qu'a-t-on fait de ces 26 milliards DA que l'on ne décompte ni dans les stocks de nos différentes formations, ligues ou fédérations?'», s'est interrogé le ministre comme s'il cherchait à percer un mystère. Le même qui entoure les dépenses de 2,54 milliards DA engagées pour la réhabilitation du «Centre de Regroupement des Sportifs d'Elite de Seraïdi» (CREPS) sur les hauteurs de l'Edough (Annaba). Outre les équipements de haute technologie de préparation physique dont elle dispose, cette infrastructure a également une piscine, un stade en gazon naturel et un autre matico. Il reste tout de même qu'au contact de la spontanéité des athlètes des deux sexes et de tout âge venus à sa rencontre, le ministre avait paru, plusieurs fois, décontenancé face aux questions qui lui étaient posées.
Notamment celles ayant trait à la situation de faillite générale qui caractérise le sport à Annaba. L'immigration des talents vers d'autres cieux, dans d'autres régions du pays, à l'étranger ou l'indifférence des responsables locaux expliqueraient peut-être beaucoup de choses. A lui seul, le club sportif CRBA n'est pas en mesure de prendre en charge tout ce potentiel de talents. C'est dire que le seul marathon auquel s'est adonné le ministre durant toute la journée de ce dernier lundi, n'était pas en mesure de prendre en charge à lui seul les difficultés et les mystères du sport à Annaba. Surtout en refusant d'écouter les doléances des athlètes et des dirigeants de clubs venus à sa rencontre pour lui exposer leurs problèmes. Réaliser 6 étapes de globalement 10 km en 8 heures n'est pas une performance digne d'un ministre de la Jeunesse et des Sports devant lequel, pourtant, la route était largement ouverte sur son passage.


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