Le ministre de la culture Azzedine Mihoubi, a fait une petite escale à Batna, dans la journée de samedi, et ce, dans le cadre de l’installation du nouveau directeur de la culture M. Boukabour, qui remplace M. Bougandoura (il a pris ses nouvelles fonctions comme responsable de la culture de la wilaya de Constantine).
Suite à cela, Azzedine Mihoubi, s’est déplacé dans la daïra d’El Madher (commune de Boumia) et plus précisément au site Imedghassen, le tombeau numide.
À cette occasion, il s’est longuement entretenu avec les responsables et spécialistes (archéologues), chargés pour la énième fois de protéger et restaurer ce monument considéré par les historiens comme étant la première tentative d’édification d’un État numide en Afrique du Nord.
En constatant l’état de ce monument, le premier responsable du secteur culturel n’a pas caché sa préoccupation, voire ses inquiétudes, quant à la situation du patrimoine matériel.
“Il doit bénéficier de la prise en chargé nécessaire et adéquate” a-t-il insisté.
Azzedine Mihoubi a également interrogé ses interlocuteurs au sujet de certaines ossatures en bois inadéquates et provisoires installées par un bureau d’études chargé de protéger et restaurer le tombeau, et ce depuis plus d’une dizaine d’années.
D’ailleurs, cette restauration n’a jamais été réalisée mais hélas elle n’a fait qu’éventrer le tombeau, en accélérant la pénétration des eaux de pluie au cœur même du site.
Ces travaux hasardeux effectués par une main-d’œuvre non qualifiée, a porté un vrai préjudice au mausolée qui est en souffrance depuis cette prétendue restauration.
À cet effet, le ministre a donné des instructions fermes à la nouvelle équipe chargée de relancer la protection et la restauration.
Pour rappel, cette opération pour la protection et la mise en œuvre du tombeau Imedghassen connaît une participation de l’Union européenne, à travers la commission chargée de la protection du patrimoine mondial.
Cette contribution et participation apportera certainement un plus, au vu de l’expérience et du travail sur le terrain que les spécialistes de cette institution mondiale ont pu accumuler des années durant.
À ce sujet, les jeunes étudiants en archéologie que nous avons rencontrés sur le site ont souligné qu’une assistance technique ou scientifique ne serait pas de refus.
De nouvelles études et recherches ont apporté de nouveaux éléments, comme la découverte qui a été faite à l’intérieur même du tombeau (pièces de monnaie, poteries, cheveux…).
Par ailleurs, les instruments et moyens pour la datation risquent de remettre en cause ce qui a été avancé il y a plus de 20 ans, concernant l’âge du mausolée estimé du IIIe siècle avant J.-C., et il est fort probable que son édification soit bien avant cette date.
En marge de cette visite, Azzedine Mihoubi, a tenu un point de presse aux côtés du wali de Batna.
Dans son intervention, il a réitéré son désir et sa volonté quant à la prise en charge du patrimoine et legs d’une manière générale de l’Algérie et d’une manière particulière des Aurès.
Et de conclure: “En étroite collaboration avec les autorités locales de la wilaya de Batna, il y a du travail à faire. Nous sommes dans un musée à ciel ouvert. En Algérie, il y a des traces de l’homme depuis l’aube de l’humanité à l’exemple du site de Aïn Lehneche, l’un des sites les plus anciens au monde et nous assumons notre histoire contemporaine”.
Rachid Hamatou
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Posté Le : 21/12/2015
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: ©D. R. ; texte: Hamatou Rachid
Source : liberte-algerie.com du lundi 21 déc 2015