Algérie

Visite du ministre de l?agriculture



Barkat sermonne la presse et élude les questions L?on peut tout dire de la visite du ministre de l?Agriculture, effectuée hier à Constantine, sauf que cela a été une réussite. D?abord, le prétexte de la visite n?était pas aussi évident que cela, ni proportionné à une fonction aussi importante que celle d?un ministre. Saïd Barkat est venu inaugurer le nouveau siège administratif de la coopérative des céréales et des légumes secs (CCLS), un modeste bloc en préfabriqué érigé dans l?enceinte même de l?imposant « grenier ». Par ailleurs, un siège similaire l?attendait pour entrer en fonction à Aïn M?lila. De manière périphérique, il a tenu à rendre hommage aux agriculteurs et au monde agraire en général, grâce auxquels « cette année, notre pays a pu produire 43 millions de quintaux, alors qu?il y a quelques années à peine nous nous contentions de 9, 12 ou encore 17 millions de quintaux, dans le meilleur des cas ». Il a tenu, tout de même, à mettre un bémol à cette autoglorification, en concédant qu?il faut pouvoir produire 60 voire 70 millions de quintaux pouvant nous exonérer des exportations. « Comment expliquez-vous, monsieur le ministre, que cette embellie n?a pas eu d?impact sur le prix de la semoule qui a grimpé à 4 500 DA le quintal ? », fuse une question qui, visiblement, a produit son effet. A ce sujet, le ministre répondra : « L?Etat soutient le prix de la semoule en achetant le blé à raison de 53 dollars le quintal, soit 4 420 DA, l?OAIC le cède aux minoteries à 2 280 DA », se gardant de dire que le soutien en question ne profite pas à la population, mais plutôt aux intermédiaires (minoteries publiques et privées), en l?occurrence ceux qui se chargent de le commercialiser en empochant près de la moitié de la somme par le simple fait de le moudre. A une question relative aux variétés locales de semences, qui disparaîtraient au profit d?autres d?origine étrangère de moindre qualité, S.Barkat a sermonné le journaliste, en disant qu?il n?est pas là en bradeur des produits nationaux, et c?est là qu?a commencé une série de griefs à l?endroit des gens de la presse, accusés de verser dans le pathos et la grandiloquence dans le traitement de l?information. L?instant d?après, les reproches cèdent le pas à une rhétorique plus conciliante recommandant aux journalistes d?entretenir la culture de la rahma au lieu de remplir les journaux de vocables accrocheurs, tels « mafia, lobby, et je ne sais quoi encore ». De même qu?il élude une autre question sur la variété de la semence de pomme de terre importée et qui serait, selon un agriculteur ayant pignon sur rue, responsable de la disette et la flambée des prix actuels. Elle serait, selon cet agriculteur, trop petite pour assurer une bonne récolte. « Le gros calibre, plus approprié, ayant été négligé par les pouvoirs publics pour éviter de payer une facture salée pour cause de tonnage », le ministre s?est contenté de cette réplique lapidaire : « Evitez-moi les charlatans ». Concernant le lait, le ministre a déclaré que nos besoins en consommation s?élèvent à 3 milliards de litres annuellement, notre capacité de production actuelle est de 2,3 milliards et nous en importons 700 mille litres. « Ce déficit sera comblé, si nous arrivons à rationaliser et à améliorer la collecte ».


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