Algérie

Visite du Colonel Kadhafi à Paris Un voyage à inscrire dans les annales diplomatiques françaises



Jamais visite officielle d'un chef d'Etat en France n'a provoqué autant de critiques que celle que vient d'effectuer le Guide libyen Mouammar Kadhafi après un séjour, où business et tourisme ont fait «presque» bon ménage, malgré cette polémique bien entretenue par l'opposition et certaines ONG. La question des droits de l'Homme était au centre de cette controverse provoquée par l'opposition et même une partie de la majorité. Ripostant à ces critiques, le leader libyen a renvoyé la balle dans le camp français en déclarant, au siège de l'Unesco, lors d'une rencontre, mardi dernier, avec des membres de la communauté africaine en France qu'«avant de parler des droits de l'Homme, il faut vérifier que les immigrés bénéficient chez vous de ces droits». Et sur le même sujet, il a provoqué l'embarras de l'Élysée, en démentant avoir évoqué (lundi, premier jour de sa visite) la question des droits de l'Homme avec le Président Sarkozy, contrairement à ce qui avait été annoncé par Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée. Le président français et son gouvernement n'ont pas cessé de répliquer à ces critiques et justifier le pourquoi de la chose. Dans un entretien à l'hebdomadaire «Le Nouvel Observateur» de cette semaine, Nicolas Sarkozy a assuré que «la France est utile quand elle parle à tout le monde» et a ajouté que ce dialogue est nécessaire afin d'accompagner ceux qui font «le chemin vers la respectabilité». Et pour le Premier ministre, François Fillon, la «France ne vend pas son âme». Soutenant du bout des lèvres la venue du colonel Kadhafi, le chef de la diplomatie français, Bernard Kouchner, n'a pas manqué de dire devant les députés que «l'évolution de la Libye est suffisamment importante», en prônant une «diplomatie de la réconciliation». Sauf que deux jours auparavant, M. Kouchner avait apporté un soutien sans faille à Rama Yade, la secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme, qui avait contesté la venue de Kadhafi en France. «Elle a raison de parler ainsi, c'est ce que je lui demande. Elle est en charge des droits de l'Homme, elle le fait», avait-il alors estimé. Polémique ou pas, l'essentiel pour le Président Sarkozy, ce sont les retombées commerciales de cette visite. Il a fait valoir un montant de «10 milliards d'euros de contrats» signés à cette occasion. Or, il s'agit, dans certains cas, de la finalisation d'accords déjà conclus, et dans d'autres, de simples accords de négociation exclusive, sans contrat garanti, notamment en matière de coopération dans le domaine de l'armement, selon la presse française. Concernant la coopération dans le domaine de l'armement, la présidence française a précisé que «la Libye s'engage à entrer en négociation exclusive avec la France pour acquérir des équipements dans le cadre de contrats d'Etat à Etat». Le Colonel Kadhafi a achevé, jeudi, le volet politique de sa visite officielle qui a «marqué une nouvelle étape dans les relations entre la Libye et l'Occident», a-t-il reconnu, pour entamer une phase privée aux allures touristiques. Le même jour, Nicolas Sarkozy a reçu des représentants des familles de victimes de l'attentat perpétré le 19 septembre 1989 contre un DC 10 d'UTA -dont la responsabilité a été attribuée à la Libye-alors que le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, a été auditionné par la commission d'enquête parlementaire sur l'affaire de la libération des infirmières bulgares et du médecin palestinien.


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