Algérie

Visite à Alger de Jeannette Bougrab 'Tapis rouge' pour la secrétaire d'Etat



Visite à Alger de Jeannette Bougrab                                    'Tapis rouge' pour la secrétaire d'Etat
Invitée par Hachemi Djiar, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mme Bougrab indiquera qu'elle est venue 'avec beaucoup d'humilité, parce que je veux apprendre'.
Jeannette Bougrab, secrétaire d'Etat français, chargée de la jeunesse et de la vie associative, est reçue à Alger par une brochette de ministres et une large couverture des médias lourds. L'entorse au protocole est particulièrement remarquable : une secrétaire d'Etat, la benjamine du gouvernement Fillon, est reçue par des ministres et se paye des visites dignes d'un chef de l'exécutif, entre rencontres avec le mouvement associatif, des femmes chefs d'entreprise, des artistes et des artisans, se permettant même une petite balade, 'seule', dans la mythique Casbah.
Pour ce qui est de l'objet de sa visite, elle a estimé qu'il était important qu'un ministre de la jeunesse vienne en Algérie, pays dont 70% de la population a moins de 30 ans. La dernière visite a été effectuée par Mme Buffet, en 2006. Elle a indiqué que sa visite s'inscrit dans l'objectif d'asseoir 'un partenariat d'exception' entre Paris et Alger, notamment en ce qui concerne l'emploi. Elle fera remarquer que, dans certains quartiers de France, le taux de chômage dépasse les 40%. Invitée par El-Hachemi Djiar, le ministre de la jeunesse et des sports, Mme Bougrab, indiquera qu'elle est venue 'avec beaucoup d'humilité, parce que je veux apprendre'. Elle citera sa visite à Londres, à la Youth Bank, qui s'occupe des crédits au profit de jeunes et elle dira qu'elle en était revenue déçue. Alors que pour sa visite à l'Ansej, elle n'a pas tari d'éloges, allant jusqu'à affirmer qu'elle va essayer de reprendre cette expérience en France.
Mais, concrètement, aucun accord n'a été signé durant ces quatre journées de visite officielle. Hormis le fait que les deux parties s'engagent à tenir un séminaire pour traiter de toutes les questions d'intérêt commun, dont la date et le lieu n'ont pas été précisés. Pour ce qui est du poids de l'histoire commune entre les deux pays, et qui a, souvent, été une source de blocage et de malentendus, Mme Bougrab s'est contentée de reprendre la phrase 'pleine de sagesse et de sérénité' de M. Djiar qui aurait affirmé qu il ne faut pas déchirer la page de l'histoire, mais il faut la tourner'. Elle s'est longuement attardée sur la caricature parue ce dimanche dans notre quotidien, où Mme Bougrab est présentée en robe rouge, avec talons aiguilles pour fouler un sol truffé d ufs. 'J'ai mis une robe rouge et des talons aiguilles et je me suis épilé les jambes', rétorque-t-elle, tout en précisant qu'elle n'avait pas d'appréhensions. 'Quand vous revenez dans le pays de vos origines, c'est très émouvant. J'ai marché toute seule dans La Casbah, le plus simplement du monde. Je n'ai pas été que dans des palais de la République. J'ai rencontré des associations de Bab El-Oued, de Tizi Ouzou qui ont vécu les drames des années 90. J'ai rencontré des femmes chefs d'entreprise. J'avoue que j'ai été bluffée.'
Tout comme elle a rencontré des associations de défense des droits des femmes, ainsi que l'association RAJ, avant de revenir sur le chapitre sentimental. 'J'arrivais ici avec autant de trac que celui qui entre pour la première fois à la Sorbonne. J'étais très émue. C'est le voyage le plus émouvant que j'ai effectué en tant que ministre. L'Algérie est le pays de mes origines, de mes racines', rappelle-t-elle, avant d'affirmer qu'elle est 'honorée' que l'Algérie l'ait invitée. 'Je suis touchée et émue. On m'a offert les plus beaux moments de ma vie.' Elle affirme avoir suivi le match de football de la sélection nationale et qu'elle aurait aimé que l'Algérie l'emporte par six à zéro. Toutefois, elle s'est gourée en déclarant que l'Algérie était éliminée de la coupe du monde.
Mme Bougrab s'est dit impressionnée par les gamins qu'elle a vus à La Casbah jouer au football : 'comme s'ils jouaient le match de leur vie.' Elle a tenu à rendre hommage à la vivacité de la jeunesse algérienne et au métissage culturel entre le traditionnel et le moderne, tout comme elle a insisté à rendre un vibrant hommage à l'association Souk des étudiants en médecine qui vient en aide aux enfants atteints de cancer. Elle a estimé que la diaspora établie en France pourrait jouer un rôle de pont entre les deux rives de la Méditerranée et a cité l'exemple du plus grand club de rugby en France qui est dirigé par un Franco-algérien.
À la veille de la célébration des massacres du 17 Octobre 1961, que la France officielle refuse toujours de considérer comme un crime d'Etat, la visite officielle d'une fille de harki à Alger pose de nombreuses questions, sachant qu'il n'y a pas si longtemps, et pour avoir affirmé que les relations algéro-françaises seraient meilleures une fois la génération de Novembre partie, l'ancien chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, était déclaré persona non gratta en Algérie.
A. B.
rené 12-10-2011 16:01
chikh o 11-10-2011 19:55
algmonamour 11-10-2011 19:34
hakimus 11-10-2011 17:40
hichem19780 11-10-2011 17:34
tetentole 11-10-2011 17:18
MUS 11-10-2011 14:53
bridère 11-10-2011 13:13
berbere 11-10-2011 12:53
Lepeuplevaincra 11-10-2011 11:05


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