? L'ambassadeur de France à Alger affirme que «près de 30.000 rendez-vous supplémentaires pourront être donnés d'ici à la fin de l'année aux demandeurs de visas, ceci en vue d'un retour à la normale dès janvier 2018».Xavier Driancourt a tenu à clarifier les raisons des fortes perturbations qui bloquent la prise de rendez-vous par les demandeurs algériens de visas. Aux journalistes présents à la conférence de presse qu'il a animée hier au siège de l'ambassade de France à Hydra, l'ambassadeur a expliqué que «le bon fonctionnement de la procédure de demande de visas est perturbé par des intermédiaires indélicats qui réservent des rendez-vous auprès de TLS contact en vue d'en tirer un bénéficie indu auprès des demandeurs». Intermédiaires qui, dit-il, «bloquent de nombreux créneaux et ne se présentent pas à la date prévue». Il affirme que «ce taux de non présentation (no-show) oscille entre 30 et 50%». Le no-show, fait-il remarquer, est «un phénomène particulier à l'Algérie» et dont les conséquences se font «au détriment des demandeurs qui voient ainsi s'allonger les délais pour obtenir leur rendez-vous». Il pense que «de peur qu'ils n'aient pas le visa, certains demandeurs prennent plusieurs rendez-vous à la fois, d'autres ont leur rendez-vous deux mois avant mais sont pris par autre chose le jour où ils doivent se présenter». Sur un total de rendez-vous de 1994 à Alger, le nombre de non-présentation a atteint 730 soit 36,61%, sur 983 à Annaba, 408 ne se sont pas présentés le jour de leur rendez-vous soit 41,51% et sur 1054 à Oran, il y a eu 451 de non-présentation soit 42,79%. « A titre d'exemple, pour la seule journée du 17 septembre 2017, les consulats français ont enregistré une moyenne de 40% de rendez-vous annulés pour non-présentation des demandeurs », a souligné l'ambassadeur.
Ces précisions, Xavier Driancourt les veut pour, a-t-il dit, «expliquer notre politique des visas» mais surtout pour «en donner certaines informations et explications parce qu'il y a eu beaucoup d'inexactitudes et de bêtises qui ont été dites dans la presse, parfois on peut lire n'importe quoi».
«Ce sont les trois consulats qui gèrent les visas»
C'est pour, dit-il, «tout cela qu' aujourd'hui, j'ai tenu avec les spécialistes de la chose à remettre les choses en perspective ». Il tiendra à faire savoir que « la gestion des visas est faite par les trois consulats français (Alger, Oran, Annaba) et non par TLS contact qui ne s'occupe que de la prise de rendez-vous et de l'enregistrement des dossiers ».
Il note que «les rendez-vous proposés par TLS contact ont tous été réservés par les demandeurs jusqu'au 31 janvier 2018». Cela représente, selon lui « environ 130.000 rendez-vous bloqués à ce jour dont une part importante a certainement été réservée par des intermédiaires indélicats». Il annonce alors «la prise de mesures d'urgence». Il fait savoir que «depuis le 17 septembre dernier, plusieurs centaines de créneaux journaliers ont été ouverts au public permettant de prendre un rendez-vous dans un délai de 15 jours». Il tient à assurer que «ce système sera pérennisé et des créneaux supplémentaires seront ouverts chaque semaine pour garantir l'existence de créneaux à disposition des demandeurs». Ainsi, dit-il, «près de 30.000 rendez-vous supplémentaires pourront être donnés d'ici à la fin de l'année, ceci en vue d'un retour à la normale dès janvier 2018».
Driancourt assure encore que « le nombre de visas délivrés augmente, ne diminue pas, nous sommes passés en 2012 d'une gestion de l'artisanat des demandes de visa à une gestion de grande industrie, c'est dire qu'avec toutes les difficultés, on a changé d'échelle pour passer à plus de 600.000 dossiers». Il indique que depuis le début de l'année en cours, «des missions de renforts, des conseillers pédagogiques du ministère de l'Intérieur et des Affaires étrangères se sont déplacées pour assister le consulat pour qu'on puisse passer de cette phase d'artisanat à celle d'industrie».
L'explosion des demandes de visa
L'ambassadeur rappelle que le recours à TLS contact au titre de l'externalisation du traitement des dossiers de visas a été décidé depuis 8 ans et ce «pour libérer des forces de travail pour la gestion des visas au niveau du consulat parce que la pression est très forte sur les trois consulats».
Chiffres à l'appui, l'ambassadeur mettra en avant «l'augmentation significative des demandes de visa déposées et des visas délivrés depuis 2012». On apprend ainsi qu'en 2012, le nombre de demandes présentées était de 281.194, le nombre de visas délivrés de 210.231 dont 200.552 de court séjour et 9.680 de long séjour, économique 262, familial 3.590, étudiants et stagiaires 3.623, divers 2.182 et humanitaire 23. En 2013, il y a eu 325.000 de demandes, 232.126 visas délivrés, en 2014, le nombre de demandes augmente et atteint 448.462 pour 334.773 visas délivrés. En 2015 et 2016, les demandes ont été respectivement de 570.646 et 594.629 pour un nombre de visas délivrés de 422.684 et 410.522. Il relève que « sur la période 2012-2016, le nombre de demandes de visa a été multiplié par 2, le nombre de visas délivrés a également été multiplié par 2 ». Il estime alors que «le taux d'acceptation des demandes de visa est resté stable, oscillant entre 75 et 78% selon les années». Jusqu'au 31 août 2017, il fait part de 417.000 demandes de visa déposées. « Cette tendance, si elle se poursuit, pourrait conduire à un total de 626.000 demandes à la fin de l'année en cours », pense-t-il. Il précise que «près de 92.000 visas de circulation ont été délivrés en 2016, ce qui représente près de 35% des visas de court séjour». Il tient à noter à cet effet que « un grand nombre de visas de circulation est délivré chaque année permettant à leurs bénéficiaires d'effectuer plusieurs séjours en France sans se présenter plusieurs fois au consulat ».
Les rappels de l'ambassadeur
Malgré, dit-il, «cette augmentation spectaculaire des demandes, nous sommes l'un des rares pays à faciliter les visas de circulation, on atteint les 30% alors que certains de nos partenaires de l'espace Schengen ne dépassent pas les 5 ou 10%». Il rappelle l'existence « d'une procédure de prise de rendez-vous accélérée pour certaines catégories de demandeurs pour permettre la délivrance de visas parfois dans des délais très courts ». A ce titre, 80 accords ont été conclus avec des institutions algériennes, françaises, publiques et privées et autres. Ces catégories sont « les ressortissants algériens et leurs familles appartenant à des institutions publiques algériennes ou à des entités économiques algériennes et françaises dont le déplacement en France revêt un caractère professionnel urgent entrant dans le cadre du développement de la relation bilatérale(…). » Toutes ces personnes, dit-il, ainsi que les étudiants, les chercheurs, les conjoints et les enfants de ressortissants français ou européens, ainsi que tous les détenteurs de visas de circulation (visa dont la validité est supérieure à un an et qui permet de se rendre régulièrement en France et dans l'espace Schengen sans être obligé de demander un nouveau visa) bénéficient alors de créneaux spécifiques pour se présenter dans des délais réduits après leur inscription sur le site TLS contact. Autre rappel de l'ambassadeur, «le consulat général de France à Alger prend en compte des situations individuelles et offre la possibilité dans le contexte actuel d'avancer un RDV sur la base de justificatifs».
Un site électronique pour avancer les rendez-vous
Aux demandes urgentes, il est proposé aux personnes qui ont déjà un rendez-vous auprès de TLS contact mais doivent l'avancer pour une raison impérative, ou aux personnes qui rencontrent des difficultés pour obtenir un rendez-vous sur le site, d'adresser une requête par courrier électronique à [email protected]
Pour les nouveaux étudiants algériens en France, l'ambassadeur indique que « un service de l'Ambassade de France en Algérie, Campus France Algérie, est spécialement en charge de l'accompagnement, du suivi et de la préparation de leur départ en France ». Campus France Algérie accueille et renseigne selon lui chaque année 40.000 étudiants au sein des 5 espaces localisés dans les instituts français d'Algérie (Alger, Annaba, Constantine, Oran et Tlemcen)… Il est souligné que « près de 23.000 étudiants algériens poursuivent leurs études en France (soit 7% des étudiants internationaux), l'Algérie y représente la 3ème communauté d'étudiants ». Driancourt affirme que « sur la période 2008-2016, la délivrance des visas pour études a augmenté de 65% ». Le taux d'acceptation des demandes de visa étudiant en 2015 et 2016 s'établissait, selon lui, autour de 84%.
Pour l'année scolaire 2017-2018 et précise-t-il «à la date du 17 septembre 2017, il ne restait plus que 238 demandes de visa étudiants en attente au consulat général d'Alger grâce à d'importants efforts pour traiter les 1.858 dossiers qui étaient en attente à la date du 6 septembre». Les demandes d'étudiants arrivent, dit-il, au consulat « à raison de 80 environ par jour ».
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Posté Le : 21/09/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ghania Oukazi
Source : www.lequotidien-oran.com