Visa, transport, change et hébergement, Tout ce que vous devez savoir sur le hadj 2006

Les formalités de visa seront à la charge des agences privées. Les prestations des voyagistes seront sanctionnées par un contrat. Tous les départs seront programmés avec Air Algérie, le change de devises sera effectué en Algérie auprès de banques nationales. Les lieux d’hébergement seront situés à moins de 600 mètres des Lieux Saints…

Rarement le pèlerinage se déroule en toute quiétude. En Algérie, l’organisation de ce rite a défrayé la chronique en bien des occasions, notamment à travers l’escroquerie des hadjis par les agences de voyage privées. En Arabie Saoudite, sur les Lieux Saints de l’islam, nos pèlerins comme leurs homologues des autres nationalités ont été souvent malmenés, quelquefois témoins ou victimes de véritables drames, dont des incendies et les répétitives bousculades. En quête de prévention, le ministère des affaires religieuses et des waqfs multiplie les mesures afin que le désir des algériens de se rendre à La Mecque et à Médine soit exaucé et que leur séjour ne souffre d’aucun désagrément et soit entouré de toutes les conditions de sécurité. En perspective de ce grand événement religieux attendu pour les mois de décembre et de janvier, le département de Bouabdallah Ghoulamallah a élaboré un dispositif dont la vigilance et le contrôle sont les maîtres mots. Son exécution commence chez nous. Il cible en priorité la prise en charge des pèlerins libres, n’ayant pas été retenus dans le cadre de l’opération de tirage au sort. Dans l’objectif de les prémunir des velléités d’arnaque des tours opérateurs, des garde-fous ont été mis en place. Comme l’année dernière, les agences de voyage sont scrupuleusement choisies. En juillet dernier, le ministère des affaires religieuses publiait un avis d’appel d’offres. à l’issue des délibérations, 14 voyagistes sont retenus (12 privés et 2 publics), soit 6 de plus qu’en 2005. Cependant, le cahier des charges est plus strict. Ayant à charge chacun 250 hadjis au maximum, les agents s’engagent à accomplir plusieurs tâches. La principale concerne la fourniture de visas aux clients qui, de leur côté, doivent être munis de passeports ordinaires. Il y a un an, les interminables files d’attente devant le consulat d’Arabie Saoudite à Alger, avaient mis dans l’embarras les autorités algériennes et suscité une grande indignation parmi les hadjs. Mais le fait le plus scandaleux concerne cette affaire d’escroquerie de 154 pèlerins par une agence de Bordj El-Kiffan. Après investigations, il s’est avéré qu’elle n’a pas été agréée par le département des waqfs. Un autre opérateur homologué avait partagé le marché avec elle. “La justice a tranché”, observe M. Tamine, conseiller à la Communication au ministère. Il renchérit en remarquant que cette nouvelle organisation vise à endiguer définitivement “le vol et l’escroquerie par l’exploitation des rites religieux”. Un communiqué, qu’il a rendu public hier, confirme cette intention. En 2005, les services de M. Ghoulamallah avaient octroyé un quota de 500 passeports hadj (délivrés par le ministère de l’intérieur) aux voyagistes homologués. Mais l’usage malhonnête qui en a été fait l’a entraîné à arrêter cette dotation. De même la spéculation sur le coût du voyage l’a poussé à prendre garde davantage. Ainsi, instruction a été faite aux agents de respecter le prix arrêté officiellement, soit 25 millions de centimes. Cette somme (transcrite dans un contrat en bonne et due forme) comprend les frais de visas, de transport et d’hébergement dont les agences sont responsables. S’agissant tout particulièrement du transport, tous les hadjs, y compris les partants à titre individuel, sont tenus de prendre uniquement les vols d’Air Algérie. Auparavant, ils pouvaient choisir le moyen de locomotion et l’itinéraire de leur choix, comme prendre la voiture et passer par la Libye et la Syrie. “Au cours de leur voyage et de leur séjour, ils bénéficieront au même titre que les pèlerins tirés au sort des prestations fournies par les membres de la mission (biaatha)”, assure M. Tamine. 143 vols sont programmés dans une douzaine d’aéroports algériens. Les départs en direction des Lieux Saints débuteront le 5 décembre et les derniers retours auront lieu à la fin du mois de janvier 2007.
35 000 hadjs dont 3 000 pris en charge par les agences privées prendront le chemin de La Mecque et de Médine.
Chaque groupe sera accompagné d’un guide qui prendra place dans le même avion et sera hébergé dans le même lieu. Les effectifs de la mission, qui sont de 500, augmenteront probablement à 600. Sur place, les guides devront veiller à ce que les hadjs ne manquent de rien et accomplissent les rites convenablement. En guise d’initiation, les visiteurs des Lieux Saints seront dotés de K7 audio et audiovisuelles retraçant le déroulement du hadj. Des cours seront également programmés dans les mosquées principales des grandes villes. Les adresses de leurs lieux d’hébergement ainsi que les numéros de téléphone seront publiés dans les journaux afin de permettre à leurs familles d’entrer en contact avec eux sans encombres. Dans la masse des pèlerins, figurent souvent des personnes âgées, illettrées et crédules. Étant vulnérable, cette catégorie a inspiré une plus grande sollicitude de la part des pouvoirs publics. Parmi les décisions inédites, figure l’injonction faite au sous-traitant saoudien de transport d’assurer tous les déplacements des pèlerins. Pour se rendre d’un lieu saint à un autre, ils n’auront plus à se débrouiller. En outre, ils n’auront plus à faire escale à Djeddah à leur arrivée au royaume wahhabite. Cette année, les avions d’Air Algérie atterriront directement à Médine. Avant de quitter le territoire national, les hadjis auront soin de procéder au change. Dorénavant, cette opération se déroulera uniquement auprès de banques algériennes. Selon M. Tamine, il est arrivé que des pèlerins soient arnaqués par les bureaux de change saoudiens. Le montant de la dotation pour chaque voyageur est de 2 300 rials, l’équivalent de 4,5 millions de centimes.
La dernière nouveauté concerne le choix de l’implantation des sites d’hébergement. Les appartements loués sont très proches des lieux de pèlerinage. à Médine, ils sont distants de 20 à 250 mètres. à La Mecque, le site le plus proche se trouve à 200 mètres et le plus éloigné à 550 mètres. La superficie pour chaque pèlerin est arrêtée comme suit : 4 m2 à Médine et 3,5 m2 à la Mecque.