Algérie

Virée à Hammam Melouane Evasion, légendes et fascination


Virée à Hammam Melouane                                    Evasion, légendes et fascination
Hammam El-Baraka, lieu d'énigme et de miracle
Rituel n Ce sacrifice, appelé ennechra, faisait profiter les gens de la région, car celui qui sacrifie le coq ne doit pas en manger d'où la fameuse chanson.
Alors que nous peinions à trouver une place de stationnement, un jeune homme nous fait signe de la main d'avancer vers lui. Il nous a réservé un espace juste en face d'un ancien hammam. Ici, on l'appelle Hammam El-Baraka. Avec son bassin traditionnel, c'est toute la splendeur des lieux. C'est un véritable établissement d'hydrothérapie empreint d'énigme d'autant que le minaret qui le jouxte lui ajoute un sceau religieux. Les femmes sont tenues d'y entrer avec déférence et vénération, nous dira une vieille femme qui semble être une habituée des lieux. «Le rituel veut que l'on déverse du henné dans un coin du site et qu'on allume une bougie en hommage à Sidi Slimane, le saint tutélaire de Hammam Melouane», ajoutera khalti Daouia, qui croit dur comme fer que toute femme stérile peut enfanter après avoir pris un bain à Hammam El-Baraka et respecté le cérémonial. Nous n'avions pas encore terminé notre discussion avec khalti Daouia que des youyous fusent. «Tu vois mon fils, c'est certainement une femme qui n'a pu avoir d'enfants, qu'on a ramenée pour une guérison», affirme khalti Daouia. On entendra même la fameuse rengaine qu'on fredonnait, enfants, celle de «Ya Sidi Slimane chebaâna djidjane ouatina essaha toul ezmane» (ô Sidi Slimane rassasie-nous de poulets et donne-nous la santé, la vie durant). Jadis, on égorgeait des poules et des coqs au plumage coloré au seuil du hammam à l'intention du saint marabout. Ce sacrifice, appelé ennechra, faisait profiter les gens de la région, car celui qui sacrifie le coq ne doit pas en manger d'où la fameuse chanson, nous explique-t-on. Le mystère de ce lieu réside, peut-être, dans la composition de ses eaux à forte teneur d'azote et de magnésium. Mais en cette saison, l'on recherche plus la fraîcheur, et le bon sens pousse à la baignade. A quelques encablures plus haut, sur la route menant vers Magtaâ Lazrag, les eaux quelque peu frisquettes de l'oued attirent comme des sirènes les estivants en quête de température agréable. Si vous arrivez à trouver une place pour garer, vous en aurez à satiété car en été il est très difficile de dénicher un lieu de stationnement, même si les droits de gardiennage sont à 50 DA et plus. Par un passage naturel de quelques mètres en descente hasardeuse, on s'enfonce droit dans des eaux où barbotent frénétiquement des enfants heureux, tout en savourant un liquide n'ayant pas la salinité de la mer et que les quelques galets disposés dans une sorte de gabion en font une retenue pour le plaisir des bambins et même des adultes qui tirent avantage des précieux flots qui proviennent des hautes altitudes de Chréa.
Rabah Khazini
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