Le monde a fêté le 31 décembre. Les berbères, Yennayar. Et les chinois ' Les 40 000 Chinois d'Algérie ne semblaient pas avoir la tête à fêter le nouvel an chinois.
La Fête du printemps (Chunjie) a été célébrée lundi dernier et placée, cette année, sous le signe du dragon d'eau. Elle succède à l'année du lapin de métal blanc. Le nouvel an chinois est la fête la plus importante et la plus attendue par la communauté chinoise à travers le monde dont l'Algérie qui compte près de
40 000 chinois qui ont, eux aussi, fêté dans la discrétion la nouvelle année du calendrier chinois.
Chinatown. Un quartier de Bab-Ezzouar qui compte la plus grande communauté chinoise en Algérie. Aucun signe de festivités n'est apparent sur les lieux. Ni décoration, ni jour férié. Tout le monde était à son 'poste' de travail.
'Y a rien ici pour fêter le nouvel an. Nous avons dîné et regardé la télévision sans plus', a relaté un vendeur chinois. 'Lors de cette fête, nous préparons des plats traditionnels. Nous mangeons beaucoup de viande et de légumes', a expliqué notre interlocuteur comme pour se remémorer la tradition.
'En chine, nous avons un congé de deux semaines. Mais en Algérie, nous ne pouvons pas prendre de vacances car nous avons des clients et des commandes à honorer', a-t-il ajouté.
Théoriquement, le nouvel an du calendrier agricole célébré suivant le calendrier chinois, à la fois lunaire et solaire, est un moment dont profitent les ressortissants chinois en prenant des vacances, et en se réunissant en famille et entre amis. Traditionnellement, les festivités s'étendent sur deux semaines.
Pour ceux qui s'intéressent à la culture chinoise, et ils ne sont pas nombreux en Algérie, la tradition de la fête remonte à l'antiquité et l'origine se lie plutôt à la production agricole.
Le Nouvel an chinois est la fête la plus importante célébrée dans l'empire du Milieu. Il tire ses origines d'une fête agricole durant laquelle les paysans faisaient des prières pour que les récoltes soient bonnes. Cette célébration marquait la fin de l'hiver et le début des activités dans les campagnes.
Même son de cloche chez la vendeuse d'étoffes et de tissus made in China. 'En Algérie, il n'y a pas où fêter le nouvel an. Il n'y a même pas de décorations. La maison est vide. La seule décoration qu'on a mise est le signe du bonheur sur la porte du magasin', a-t-elle souligné avec regret.
Malgré la présence de cette forte communauté qui fait désormais partie du paysage de la société algérienne, l'échec de ces festivités peut s'expliquer par le manque de communication entre algériens et Chinois. Les Algériens ne sont pas réputés pour faire confiance à cette communauté asiatique qui semble trop différente dans ses m'urs et ses coutumes. De leur côté, les chinois, malgré leurs efforts pour parler arabe et s'initier aux codes commerciaux algériens, sont considérés comme 'rigides' et 'distants' voire 'froids'. Exactement l'inverse de la convivialité algérienne. Certains, habitués aux pratiques chinoises à travers les travailleurs, n'arrivent toujours pas à assimiler la rigueur chinoise et leur sens de l'organisation qui tranche avec l'improvisation de nos concitoyens.
À Chinatown, aucune trace du nouvel an chinois ni même de leur présence si ce ne sont les numéros de bâtiment et des inscriptions en chinois sur leurs boutiques.
À croire que les chinois n'avaient pas la tête à célébrer leur nouvel an.
D. S.
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Posté Le : 26/01/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Liberté
Source : www.liberte-algerie.com