Algérie

Violons accordés



Les relations entre la Turquie et l'Algérie se poursuivent en se renforçant. Le déplacement de la délégation algérienne, conduite par le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane en qualité de représentant du président Tebboune pour prendre part au 3e Sommet de partenariat Turquie-Afrique, a été une nouvelle occasion pour les deux pays d'exprimer leur satisfaction du niveau atteint de la coopération bilatérale et de confirmer encore une fois la convergence de vues sur l'ensemble des questions régionales et internationales d'intérêt commun. En effet, en prenant part à la réunion ministérielle préparatoire du sommet, le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, n'a pas manqué d'avoir un tête-à-tête avec son homologue turc Mevlut Cavusoglu. Une rencontre qui a permis aux deux hommes d'échanger leurs points de vue sur les conclusions de la réunion qui seront soumises au sommet. Mais pas seulement. Les ministres des deux pays ont également passé en revue les questions bilatérales, régionales et internationales d'intérêt commun ainsi que la situation politique et sécuritaire dans la zone euro-méditerranéenne et les questions africaines d'actualité. Tout en exprimant leur satisfaction du niveau atteint par la coopération économique, particulièrement en matière d'échanges commerciaux et d'investissements directs, les deux parties ont convenu d'intensifier leur action pour le renforcement de cette coopération afin de la hisser au niveau des ambitions et des capacités des deux pays. En ce qui concerne la politique extérieure, Lamamra et Cavusoglu n'ont, évidemment, pas divergé. Car, faut-il le rappeler, à Alger, dans le cadre d'une visite officielle de 2 jours en août dernier, Mevlut Cavusoglu avait déjà affirmé une convergence de vues entre son pays et l'Algérie autour de plusieurs questions régionales et internationales, notamment la situation prévalant en Libye, en Tunisie et dans la région du Sahel. «Je voudrais affirmer avec grand plaisir qu'il existe une convergence de vues entre l'Algérie et la Turquie sur ces questions», s'était félicité, le MAE turc affirmant que son pays «estime qu'Alger a un rôle très important et utile à jouer pour préserver la paix et la stabilité dans la région». Il faut dire qu'entre Alger et Ankara, la question libyenne avait créé un certain flottement. Recep Tayyip Erdoðan avait annoncé son intention d'intervenir militairement en Libye. Alger, partageant plus de 1000 km de frontière avec la Libye, n'a pas manqué de réagir face à un développement qui préfigurait une escalade régionale. Abdelmadjid Tebboune avait alors clairement averti «Tripoli est une ligne rouge, à ne pas franchir», appelant à empêcher les interventions étrangères, «qui représentent une menace pour les intérêts des peuples de la région et l'unité de ces pays, et une atteinte à la sécurité et la paix dans la région et dans le monde». Cette déclaration vaudra à l'Algérie, une vingtaine de jours après, une visite du président turc accompagné d'une importante délégation, où il tiendra à rappeler que «l'Algérie est un partenaire stratégique». Recep Tayyip Erdoðan, qui avait déjà effectué trois voyages officiels à Alger en qualité de Premier ministre (2006 et 2013), puis de président (2014), s'emploie depuis des années à resserrer ses liens avec Alger. Une stratégie d'autant plus cruciale que le président turc a engagé son pays sur plusieurs fronts dans la région. Ankara qui a donc besoin de soutien en Afrique, tient à avoir l'Algérie à ses côtés. Et c'est sur la bonne voie. Il suffit de rappeler les déclarations du président Tebboune qui, dans un entretien de l'hebdomadaire français Le Point, qualifiait, les relations entre l'Algérie et la Turquie d'«excellentes», soulignant que «la Turquie soutenait l'Algérie gratuitement». Le président de la République avait confirmé que «les Turcs ont investi en Algérie pour une valeur de 5 milliards de dollars, sans stipuler aucun ordre politique». C'est dire qu'aujourd'hui, en plus du partenariat économique, la Turquie coopère avec l'Algérie en termes de politique régionale.


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