au-delà des chiffres, éloquents du reste et avec toute la froidure qu’ils charrient, ils restent des crimes commis sur des femmes restés étrangement impunis. Leurs auteurs par d’incroyables artifices dans les méandres de la justice n’ont pas été reconnus en tant que tels ou carrément blanchis. Deux affaires illustrent le propos. Le viol et l’assassinat, en novembre 2007, de la vieille H. Saadia, 74 ans n’ont pas valu un châtiment au présumé assassin. Au jour du procès, ce dernier, est un récidiviste: «sa spécialité étant d’agresser pour violer les vieilles femmes».
Le jeune a été relaxé. Sans préjuger de sa ou non culpabilité dans l’acte odieux qui a secoué la ville de Ksar-Chellala, le crime est resté impuni. Le criminel court toujours. Et, comme en pareil cas, personne ne va creuser davantage dans le dossier pour arrêter le coupable. Il est vrai que la vieille femme reste sans soutien d’une quelconque association de défense des droits de la femme.
À Tiaret, une jeune fille a été retrouvée, elle, gisant morte dans une salle de bains dans un populeux quartier de la ville. Travaillant comme femme de ménage pour aider sa famille, la mort atroce de la victime n’a pas permis de connaître les dessous et encore moins l’issue d’un dossier qui a valu la présentation puis l’incarcération d’un homme, soupçonné un moment d’être l’auteur du crime grâce à la perspicacité de l’ex-procureur général. Sa mère, sans le sou, n’a pu continuer le combat contre une machine judiciaire complexe. Après coup, l’on a parlé d’un suicide pour se rendre ensuite à l’évidence et sur instigation du procureur général d’alors que ce fut un crime qu’il faudra élucider.
Là aussi, aucune association féministe ou organe de défense des droits de l’homme ne s’est intéressé au dossier. Un autre crime, des plus horribles du reste commis sur la personne de S. Karima à Frenda n’a pu aboutir, lui, au châtiment sévère du mari (la perpétuité) que grâce à la contribution de la presse, El Watan en particulier. S. Karima avait subi le martyre après avoir été immolée par le feu dans son domicile suite à une altercation familiale. Cette grave affaire avait suscité une grande réprobation auprès de nombreux citoyens anonymes qui nous ont écrit des quatre coins du pays et du monde pour exprimer leur solidarité et appeler à une justice, «pour que plus jamais d’autres Karima n’aient à subir les affres de la torture de la part de leurs maris», avait écrit une consoeur.
En moins de dix ans, sur des milliers de cas de femmes violentées, sept crimes ont été recensés à Tiaret. Il y a des situations où il ne faudrait plus relativiser. Et encore moins égrener, à l’occasion des journées, les chiffres qui ne voudraient, hélas, rien dire sans le véritable sens et la dimension de l’horreur qui sont les siens. L’indifférence qui caractérise ces journées, il faudrait peut-être en reparler….
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Posté Le : 08/12/2010
Posté par : blondin
Ecrit par : moi
Source : moi