Algérie

Violences faites aux femmes dans le milieu professionnel



Violences faites aux femmes dans le milieu professionnel
Pour la présidente du comité de femmes, affilié au Snapap, Yamina Meghraoui, penser que la violence faite aux femmes se concentre uniquement au sein de la famille est une idée reçue. Le rapport d'une enquête qu'elle a présenté hier, à Alger, fait ressortir une «marginalisation» criarde à l'égard des femmes, dans le milieu professionnel.Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir)Le rapport rendu public, se base en effet sur une enquête qui a duré deux ans. Le nombre de femmes ciblées à travers 10 wilayas du pays est de 600.Les enquêteurs ont procédé par le biais de questionnaires très poussés et minutieusement établis. Ils ont pu recueillir 408 réponses.Ainsi, et selon les chiffres mentionnés dans le rapport, 135 femmes sur les 408 en question se plaignent d'exploitation professionnelle. Le harcèlement sexuel représente 56 cas, alors que celui moral est de 35 cas. La discrimination et l'atteinte au droit à la promotion professionnelle représentent respectivement 39 et 38 cas.La violence verbale suivra avec 21 cas, le retard dans le versement de salaire 25 cas et le droit syndical 5 cas. Mais ce qui semble le plus scandaliser la conférencière c'est que sur les 82 femmes mariées interrogées, 10 n'ont pas accès au congé de maternité.«Les femmes en poste de vacation, celles qui activent dans le filet social et le pré-emploi n'ont pas droit à un congé de maternité, alors qu'elles touchent des salaires médiocres qui varient entre 5000 et 8000 DA. Nous avons constaté un cas où une femme qui a accouché par césarienne a dû reprendre le travail au bout de quelques jours», dénonce-t-elle.Yamina Meghraoui s'est aussi attardée sur la question du harcèlement sexuel et moral, qui, les deux réunis, représentent 91 cas, soit un taux de plus de 22%. «C'est un pourcentage à la fois alarmant et inquiétant», juge-t-elle. Mais le hic, poursuite-elle, est que les employeurs qui sont coupables de cette forme de violence contre la femme sont passibles uniquement de trois jours de prison. «Une aberration», clame-t-elle.S'agissant du niveau socio-économique des femmes ciblées, le rapport indique que «sur les 408 femmes questionnées, 12 ont déclaré avoir un niveau de vie moyen et 396 sont pauvres selon les réponses obtenues».La présidente du comité des femmes conclut avec ce témoignage poignant : «Nous avons recueilli le témoignage de femmes de la région d'Adrar qui ramassent du gravier dans le désert sous les grandes chaleurs du Grand sud. Elles accomplissent ces tâches à mains nues et elles séparent le gravier du sable avec des moyens rudimentaires. Elles sont transportées dans des camions vers le lieu de travail et ne retournent que vers le soir chez elles...»




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