Algérie

Violences et tension à Kidal A UNE DIZAINE DE JOURS DE LA PRESIDENTIELLE AU MALI



Des violences entre Touareg et d'autres communautés noires ont fait au moins un mort à Kidal, berceau des Touareg dans le nord-est du Mali, et la tension restait vive hier, à quelques jours de la présidentielle.Les violences ont débuté jeudi soir dans le centre de Kidal à la suite d'une rumeur qui s'est rapidement répandue sur l'arrivée de renforts de l'armée malienne dont la présence depuis le 5 juillet de quelque 150 éléments a déjà provoqué des tensions entre leurs opposants touareg et les autres communautés. «Il y a eu des coups de feu entre un groupe de Touareg accusés d'être du MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad, rébellion) ou proches du MNLA, et des populations noires», a déclaré une source militaire africaine de la force de l'ONU au Mali, la Minusma, selon laquelle «il y a eu au moins un mort». Ces violences ont été confirmées par l'entourage du gouverneur de la ville. Peu après, plusieurs personnes, «par peur» de ces violences, «se sont réfugiées au camp militaire de Kidal», a ajouté cette source africaine à la Minusma. Jeudi soir, a affirmé cette source, «une rumeur selon laquelle un renfort de l'armée malienne» était arrivé à Kidal avait «vite fait le tour de la ville, certains affirmant avoir entendu des civils scander +Vive l'armée, Vive le Mali+, d'autres répliquant +Vive l'Azawad+ (nom donné au nord malien par les Touareg). Il y a eu des tirs et un civil a été tué».
Un proche du colonel Adama Kamissoko, gouverneur de Kidal revenu lundi dans cette ville pour préparer à la hâte la présidentielle, a confirmé «la mort d'un civil après des violences». «Des boutiques de personnes originaires de Gao (grande métropole du Nord à 300 km au sud de Kidal ont été saccagées» et «des dizaines de civils ont trouvé refuge au camp militaire». «Actuellement (hier matin) un calme précaire règne ici, toutes les boutiques des commerçants sont fermées», a-t-il ajouté. Cette tension est même montée d'un cran dans le centre-ville où «un groupe de Touareg armés a mis le feu à une partie du marché de la ville», tandis qu'un autre groupe de Touareg, non armés, a «saccagé les domiciles privés, les boutiques», selon la source à la Minusma qui a ajouté: «Les rues sont vides et il y a au moins une quarantaine de blessés civils».
«Des éléments du MNLA sous la conduite de Moussa Yattara, déserteur de l'armée malienne, ont ciblé les maisons et les populations favorables» à l'unité du Mali, a-t-il accusé, et «il y a eu des morts et beaucoup de blessés parmi les populations concernées qui fuient pour se réfugier auprès du détachement militaire malien». Il a appelé «la communauté internationale» à reconnaître «la violation» par le MNLA de l'accord de paix qu'il a signé le 18 juin à Ouagadougou avec le gouvernement malien de transition.
La ville de Kidal était occupée depuis février par les rebelles touareg du MNLA, jusqu'à leur cantonnement, qui s'est fait en parallèle à l'arrivée le 5 juillet de quelque 150 soldats maliens, conformément à l'accord de Ouagadougou.


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