Algérie

Violences en milieu urbain



Des quartiers à hauts risques Cette persistance est inquiétante même si les nombreuses facettes de ce fléau demeurent souvent méconnues et ne surgissent que lors de rencontres animées par les spécialistes qui en profitent pour tirer, à chaque occasion, la sonnette d?alarme. C?est le cas de l?étude statistique présentée par le professeur Abdelaziz Benharkat, chef de service de médecine légale au CHU de Constantine lors d?une journée sur la prévention contre les pathologies sociales organisée récemment au centre de formation du personnel spécialisée pour handicapés CNFPH et qui ne manquera pas de révéler des vérités frappantes. Au titre de l?exercice 2004, le professeur Benharkat avancera le chiffre de 10 500 cas de victimes de violences reçues par son service et issues de différentes wilayas de l?Est algérien, dont 6000 ont subi des agressions et des blessures volontaires. Pour la seule wilaya de Constantine, ayant enregistré 2286 cas pour le premier semestre 2005, restant ainsi en tête de peloton des wilayas les plus touchées, 1895 agressions ont eu pour théâtre le chef-lieu de wilaya entre 16h et 20h, dont 626 cas avec des couteaux à cran d?arrêt. L?étude confirme encore une fois que le centre-ville de Constantine est un lieu à hauts risques. En dépit de l?existence de trois commissariats de police, dont les compétences territoriales s?étalent sur les trois arrondissements du secteur urbain de Sidi Rached et la présence quasi permanente des brigades de la police dans les lieux les plus fréquentés par les citoyens, et malgré les activités notoires de ces services dans la traque des délinquants, les agressions se multiplient où les malfrats ciblent leurs victimes, surtout dans les artères principales de Didouche Mourad, Aouati Mostefa, 20 Août 1955, Belouizdad ainsi que les allées Ben Boulaïd. On notera tout de même la présence parmi les zones à hauts risques des quartiers populeux de Ziadia, de Djebel Ouahch, de Bentellis, de Oued El Had et d?El Gammas. Pour ces deux derniers, l?état d?anarchie et de déliquescence ayant accompagné la naissance et la croissance tentaculaire et incontrôlée du tissu urbain explique en grande partie la situation de misère et d?insécurité qui y règne. Faut-il rappeler que même si les services de sécurité, au demeurant indésirables dans ces lieux, ont essuyé de véritables affronts lors de leurs campagnes de lutte contre la délinquance menées durant l?été dernier. Le côté social de l?étude du professeur Benharkat conclue que la plupart des victimes sont âgées entre 21 et 30 ans, dont 74% sont des hommes. Les chiffres révèlent, par ailleurs, que si la plupart des agresseurs sont des hommes chômeurs issus de milieux défavorisés, on y trouve un agresseur sur quatre parmi les proches, alors qu?un agresseur sur trois est un voisin. Cela explique en grande partie l?analyse des services de la Gendarmerie nationale à travers le travail des cellules de protection des mineurs, et qui cite parmi les causes principales de ce fléau la situation économique qui prévaut au pays, la perte de l?emploi qui conduit inéluctablement à la désintégration de la cellule familiale, la démission parentale avec pour conséquence la tendance de jeunes vers une délinquance qui se banalise. Les statistiques du service de la médecine légale n?ont pas été explicites en ce qui concerne les agressions envers les femmes dans les lieux publics et qui forment le quart des victimes recensées, surtout que les endroits mal classés du centre-ville sont les plus fréquentés par la gent féminine.


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