Algérie

Violences contre les femmes à Tlemcen: Un fléau social en nette évolution


La violence contre les femmes demeure toujours une préoccupation majeure et a atteint un seuil critique si l'on se réfère au bilan de la sûreté de la wilaya de Tlemcen qui ne prend en compte que les plaintes exprimées.Au cours du premier semestre 2018, il a été signalé 86 affaires d'agressions contre les femmes caractérisées par des coups et blessures volontaires contre 156 enregistrées en 2017. Les agressions sexuelles viennent en second lieu avec 22 affaires en 2018 contre 60 en 2017. A cela s'ajoutent la maltraitance avec 13 plaintes et 01 affaire de kidnapping au courant de ces deux dernières années. Soit plus de 226 affaires en 2017 et 112 autres en 2018 qui ont différées et traitées par les tribunaux de la wilaya de Tlemcen.
Ce bilan n'est que la face apparente de ce phénomène car selon les juristes «nombreuses sont celles qui sont victimes de ces formes de violence et ne portent pas plainte pour diverses raisons» et de souligner «que cette forme de discrimination doit faire l'objet de campagne de sensibilisation et d'information afin que soient dénoncées et portées devant les juridictions pénales toutes les formes d'atteintes à la femme». De leur côté les services de sécurité que «les violences conjugales et les agressions sexuelles connaissent une nette évolution et sont à la tête des affaires traitées et l'ampleur de ces atteintes est encore plus importante car malheureusement certaines femmes observent le silence et refusent de porter plainte». Les psychosociologues abondent dans le même sens et expliquent «ce mutisme fataliste d'une majorité de cette catégorie de femmes par la peur de perdre leur foyer conjugal et de se retrouver à la rue avec les enfants».
Les victimes de toutes les formes de violences sexuelles, tels que le viol ou autres, se taisent «pour des considérations psychosociales», soulignent-ils, «car ces actes restent encore tabous dans notre société et les jeunes filles ou femmes préfèrent garder le silence que d'être humiliées dans leur milieu social». La pauvreté, l'alphabétisation et l'implosion de la cellule familiale «sont des facteurs aidant» selon les spécialistes qui le justifient par le fait que «les traditions archaïques ont toujours donné le plus souvent au mari des droits extra-juridiques et certaines femmes subissent ces fléaux sociaux par précarité et pauvreté en l'absence d'autonomisation de leurs ressources et par alphabétisation».
Ce qui prouve que l'émancipation de la femme et son automatisation demeurent des facteurs déterminants pour réduire ces formes de violences en plus de la prise en charge des aspects socioprofessionnels de la femme.
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